Présidentielle 2018: ce que cache l’appel des cadres RDPC à Biya

RDPC Sénatorial Implosion Plusieurs cadres RDPC appellent Paul Biya à briguer un nouveau mandat

Tue, 24 Apr 2018 Source: camerounliberty.com

Lundi 11 Décembre 2017 ,NDJOMO Millsaints-Claude (candidat interne), Cadre au Centre d’écoute de Yaoundé est déclaré Major à l’issue de l’oral dans la prestigieuse école normale de l’administration et de la magistrature, c’est cette école qui forme les cadres de l’administration publique camerounaise, on y accède par concours.

Seul problème ici, le Major déclaré par dans la liste des admis délivrée par le directeur de l’école et approuvé par le ministre n’avait pas passé les épreuves orales pour que le nom figure sur le procès-verbal définitif comme major de la section Affaires sociales. Il est décédé depuis le 9 octobre 2017 avant la publication de la liste des candidats admissibles le 17 novembre 2017 pour les épreuves orales. Le défunt sera ensuite inhumé dans son village à Meyo-Biboulou le samedi 11 novembre 2017 sans passer les épreuves orales de ce concours.

Ceci est de loin révélateur du mode de sélection et de recrutement du personnel et cadres de la fonction publique camerounaise, un model loin des critères objectifs de performance. Et comme cela ne suffisait pas, le 8 Mars 2018, le ministre de l’enseignement supérieur Jacque Fame Ndongo signe un décret portant nomination du personnel dans les universités du Cameroun, Madame Teyabe Marceline épouse Dama st nommée chef du département linguistique et communication à l’université de Maroua. Seulement, au moment de sa nomination, cette dame a rendu l’âme depuis le 31 octobre 2017 et inhumée le 11 novembre 2017 à Kaélé.

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Voilà sans doute comment fonctionne l’administration camerounaise ou la gestion du fichier de la fonction publique dépendrait du fait de hasard, un cafouillage qui fait perdre à l’Etat du Cameroun plus de 50 milliards de FCFA chaque années rien que sur les fonctionnaires fictifs.

Au tout début des années 2000, le gouvernement décide de passer à l’informatisation du système de gestion des fonctionnaires, près de 10 milliards de FCFA seront injectés pour la mise sur pieds de ce programme qui aujourd’hui est renvoyé aux oubliettes, oùest donc passé tout cet argent ?

Lundi dernier, dans le cadre de la rationalisation de la dépense salariale de l’Etat du Cameroun, le ministre des Finances Louis Paul Motaze annonce que le gouvernement lance, dès la période de paie du mois d’avril courant, une opération de comptage physique des agents publics. Son ministre prendra à témoin le peuple camerounais en mettant à leur disposition une fiche pour dénoncer les fonctionnaires fictifs. C’est sans doute la troisième opération allant dans ce sens que le Cameroun initie après Antilope, Sigipes et bien d’autres.

A partie de Sigipes , il est claire que les dirigeants sont conscient du rôle de la numérisation dans l’assainissement de ce fichier. Christian Penda Ekoka, homme politique, conseiller du président Paul Biya est formel,’’ Tous les pays développés et ceux qui y aspirent ont mis sur pieds des systèmes de codification et d’identification dès la naissance à travers un commun box qui permet d’éviter les doublons et dont la mise à jour permettrait de savoir si le fichier enregistre dès le décès du citoyen est pris en compte immédiatement, ce qui va se refléter jusqu’au niveau des banques.’’Explique Penda Ekoka.

Selon les chiffres de l’Unicef, au Cameroun 60 ans après les indépendances, 30% des enfants qui naissent ne se font pas établir un acte de naissance, ce qui signifie qu’ils n’existent pas du tout au Cameroun.

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‘’Pourquoi les responsables ne veulent pays se mettre au travail et préfèrent la diversion ? ‘’s’interroge Penda Ekoka qui ira plus loin en mettant au défi le ministre des finances ‘’ le Cameroun gagnerait doublement si le ministre demandait aux camerounais de dénoncer l’enrichissement illicite des fonctionnaires’’.

Personne ne veut lâcher.

Le 12 avril 2018, Paul Biya signe un décret portant nomination de 30 sénateurs titulaires et leurs suppléants, parmi eux, un homme âgé de 100 ans, c’est lui qui est en tant que Sénateur chargé de Controller les actions des ministres de la santé, travaux publics, de tout le gouvernement. En même temps, Chief Muketé est président du conseil d’administration de Camtel, une entreprise dont le Directeur Général est avant la nomination du sénateur, interdit de sortie du territoire camerounais. Camtel est au cœur des frustrations dans la relation chine-Cameroun, une chine qui finance plus de 70 % des projets infra-structurels du Cameroun.

Comme Muketé, plusieurs personnalités camerounaises sont âgé d’au moins 80 ans, la plupart, PCA des entreprises publiques budgétivore à l’origine de la décadence économique du pays. Associés aux autorités traditionnelles et élites politiques, qui s’activent à faire réélire le président Biya, un homme âgé de 85 ans pour un nouveau mandat de 7ans, il y a les hommes d’affaires, plusieurs d’entre eux trempés dans la mafia avec l’administration.

Que se cache-t-il derrière cet appel à candidature des personnalités impliquées dans la gestion des affaires publiques au Cameroun ?

Les salaires fictifs ont coûté à notre Trésor public plus de 1920 milliards FCFA en 20 ans. Les marchés fictifs de gré à gré, plus de 5.000 milliards évaporés en cinq ans dont 926 milliards FCFA pour le seul compte du budget de fonctionnement de l’Etat de l’exercice 2015 (Rapport de la Chambre des comptes),plus de 100 milliards en 4 ans dans la réhabilitation des édifices publiques selon la cour des comptes, sur le refus obstiné de mettre sur pied la Caisse des dépôts et consignations: entre 6.800 et 9000 milliards de pertes sèches en 9 ans pour les experts les plus modestes. En 2017, la CONAC évaluait à 1200 milliards de FCFA détourné dans la douane camerounaise en 4 ans.

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En 1998 , le Cameroun est selon les indices de Transparency international le pays le plus corrompu au monde devant Paraguay et le Honduras,le Cameroun va maintenir ce classement en 1999 ,des lors il ne quittera presque plus jamais le top 5 des plus corrompus au Monde.

Malgré ces performances reconnues par le président Biya et le RDPC comme premiers obstacles à l’émergence du Cameroun, doublé de l’inertie des fonctionnaires, le pays n’a jamais pensé mettre en application l’article 66 sur la déclaration des biens. Les fonctionnaires et agents public ont le droit de s’enrichir, ils n’ont de comptes à rendre à personne sur l’origine de leur fortune, plus grave, une disposition de notre loi stipule que le tribunal pourrait vous libérer si vous remboursez le montant pour lequel vous êtes accusés.

‘’ C’est la preuve que le gouvernement encourage la corruption, comment vous pouvez dire à quelqu’un qui a volé de rembourser le montant détourné pour être libre ? Et le préjudice causé dans la société du fait que cet argent destiné à des projets d’utilités publique soit détourné au profit du seul fonctionnaire, qui tranquillement va jouir du bénéfice de l’argent détourné au détriment des populations’’ explique Epaphrase Hol du mouvement c’est le moment.

Le 11 Avril 2018, Me Yossa avocat d’Atangana Kouna présente une lettre et exige la libération de son client, l’ex ministre pris en cavale alors qu’il transportait sur lui remboursait 1,7 milliards de FCFA soit un an de salaire de 100 professeurs des lycées, une insulte à l’intelligence des camerounais dans un pays où l’enrichissement illicite des fonctionnaires est devenu une norme.

Auteur: camerounliberty.com
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