Rares sont ces leaders politiques camerounais qui échappent au bashing. Joshua Osih n’est pas l’exception qui confirme la règle. Le candidat désigné du SDF à la présidentielle 2018 fait face depuis quelques jours à une vague de dénigrements. Certains allèguent qu’il est Suisse, étant donné qu’il serait titulaire d’un passeport helvétique, la nationalité de sa génitrice. Le parlementaire n’y voit qu’une main manipulatrice des thuriféraires du régime qui distillent ces faits pour le discréditer.
Le concerné affirme qu’il est Camerounais ; qu’il est titulaire d’un certificat de nationalité qui l’atteste ; qu’il s’est fait élire à deux reprises à l’Assemblée nationale et que sa camerounité a été attestée par les députés. Audelà de ces allégations sur sa double nationalité, Elimbi Lobé, ancien camarade de Joshua Osih au SDF, affirme que le candidat du parti de la balance n’a jamais remporté un scrutin.
Joshua Osih affirme que sa candidature à la présidentielle 2018 est l’aboutissement d’un long processus, puisqu’il milite dans ce parti politique depuis plus d’un quart de siècle. Mais le plus dur pour lui reste à faire. Il croit que le temps de vivre une alternance démocratique au Cameroun a sonné. Pour cela, le candidat du SDF devra faire mieux que les autres candidats à cette élection qui aura lieu en octobre prochain si l’on respecte les délais légaux y relatifs. Le premier vice-président du principal parti de l’opposition camerounaise sera candidat pour la première fois en 2018. A 49 ans révolus, il a pratiquement le même âge que Paul Biya il y a 36 ans quand il héritait du fauteuil présidentiel.
Ceux qui se sont habitués au décor gérontocratique pensent que le candidat du SDF est encore frêle pour prétendre diriger le Cameroun, un pays où la moyenne d’âge des dirigeants de premier plan est au-dessus de 75 ans. Joshua Osih ne manque pas d’égayer ceux qui pestifèrent nos dirigeants pour leur âge avancé. Ceux-là pensent que l’heure du changement a sonné. Que la jeunesse du candidat du SDF est un atout face à Paul Biya. Même si la jeunesse n’est pas un programme de société ou une stratégie politique. Le candidat du SDF est le porte-étendard d’un parti politique qui est bien implanté dans les régions anglophones. Il est aussi implanté dans le Littoral et l’Ouest, sans toutefois y être la première force politique. Le SDF a une présence anecdotique dans les autres régions du Cameroun.
Pour triompher à une élection présidentielle, il faut bien quadriller l’espace électoral, en plus des garanties légales de transparence. Lors de la première présidentielle pluraliste du Cameroun en 1992, Fru Ndi, candidat d’une coalition, avait eu 36% des suffrages derrière Paul Biya, réélu avec 39% des votes. En 2004, Fru Ndi a fait 17%. Lors de la dernière présidentielle en octobre 2011, le chairman n’a convaincu que 10% des votants. Joshua Osih pourra-t-il faire mieux que le chairman ? Il y a quelques mois, le premier vice-président du SDF reconnaissait dans les colonnes de Jeune Afrique qu’au Cameroun, « tout est contrôlé par le RDPC et la présidence… Même si l’opposition présentait Barack Obama, elle perdrait! »