Présidentielle 2018: les 'opposants alimentaires' s'affichent

Opposants Alimentaires Cameroun Présidentielle Le coup d’envoi a été donné à Monatelé par Célestin Bedzigui

Wed, 7 Feb 2018 Source: camer.be

Le décor se plante peu à peu. D’une présidentielle dont le résultat est presque connu à l’avance. Dans les états major des partis politiques, la « majorité silencieuse » se tisse, insidieusement, autour du candidat en poste.

La danse autour du RDPC

La saison des alliances a été lancée avec l’annonce de l’élection présidentielle cette année 2018. Et puis, sans aucun doute, les tractations en coulisses ont commencé. Des indiscrétions font état de ce que, le RDPC, parti dominant-au-pouvoir recrute des candidats à la « majorité présidentielle », un conglomérat de partis politiques, il faut le dire, sans consistance populaire pour accompagner son candidat statutaire-naturel au pouvoir. Le «RDPC achète des consciences à coup de millions » Comme le confesse un militant du parti des flammes de Deido, un quartier populaire de Douala « C’est de bonne guerre, faute de candidat sérieux qui pourrait challenger notre champion, nous faisons des coalitions avec les autres partis pour animer le jeu démocratique. Il s’agit plus d’un alibi démocratique parce qu’en face, il n’y a personne. Les tentatives d’une dynamique de candidat unique de l’opposition échouent toujours »

Le secrétaire général du PAL dénonce…

Du coup, dans les partis politiques resté à l’affut d’un éventuel partenariat, la « bataille des chérifs » a commencé. Qui sera l’interlocuteur du parti face au RDPC ? C’est moi. Le coup d’envoi a été donné à Monatelé, une ville de la région du centre favorable à Paul Biya, au cours d’une cérémonie de collecte de fonds de soutien au candidat Biya. Au cours de la cérémonie, Célestin Bedzigui, président du parti de l’Alliance Libérale (PAL) s’est rapproché de l’élite du RDPC. Trahison. En réaction, Denis Emilien Atangana, secrétaire général du parti a déposé sa lettre de démission, avec des mots durs « Au vu des derniers développements dans ses orientations, notamment la contribution financière du Pal au soutien de la candidature du président national du RDPC aux prochaines élections présidentielles qui s’est tenu à Monatelé le 4 février 2018, le devoir de constance et de cohérence de mon discours sur la nécessaire alternance au sommet de l’Etat m’impose de me désolidariser de toutes les actions qui y contribueraient »

Une « alliance politique » maquillée de senteurs économiques

Un discours qui contraste avec celui de Célestin Bedzigui, président national du parti qui, dans sa lettre de soutien au candidat Paul Biya, évoque une raison purement économique « A notre sens, faire la politique, c’est faire les choix qui maximisent les chances de réaliser le bonheur des populations. Et dans la configuration actuelle de la scène politique au Cameroun ou pullulent les candidatures des plus fantaisistes, soutenir la candidature présidentielle de Biya est la moins mauvaise solution » Une attitude qui cache mal les atermoiements d’un parti politique à la recherche de ses marques. On se souvient que le parti a tout récemment rompu toute alliance avec L’UNDP, un autre allié du RDPC en raison du mauvais partage des dividendes issus de ce rapprochement. Et pourtant, au PAL, on croyait avec Atangana à une alternance au sommet de l’Etat. Seulement, les intérêts semblent plutôt ailleurs. Pour le président du parti, Célestin Bidzigui, le choix de soutenir la candidature de Paul Biya est « la meilleure option pour préparer la PAL »

Auteur: camer.be