Présidentielle: Jean de Dieu Momo et l'autosabordement bamiléké

Momo Ayuk Jean de Dieu Momo fait parti de ceux qui ont appelé à soutenir Paul Biya

Mon, 6 Aug 2018 Source: Patrice Nganang

Ça a commencé avec Guillaume Oyono Mbia, et son personnage Tchenguen, dans 'Trois prétendants un mari' livre au programne. Oyono Mbia est Bulu. Mais c'est Jean-Miche Kankan qui a popularise ca - et bien sur, Kankan etait egalement Bulu, tribalement parlant. Afana etait son nom. Puis il y'a eu Djeuga en 2011, fabrique par les Bulu, par le RDPC, pour activer le 'potentiel comique' du Bamiléké. Je cite un mot de Bana Barka que je n'ai pas oublie - car j'ai traite de ce sujet en 2012, vu qu'il s'agit d'un chapitre de la bamiphobie - la haine du Bamiléké qui est le pain quotidien dans ce pays.

Son inversion comme haine de soi, comme refus de soi, comme schiboleth. Ici, comme haine de soi. Car en 2018, il y'a Momo qui la met en scène pour le plaisir de Biya, Bulu. A force de subir les humiliations, il y'a des Bamileke qui décident de devenir le stéréotype de leur tortionnaire. Cela a un nom - le sadisme. Je regarde Momo faire son show depuis, mais pour moi ça a cessé d'être amusant pour faire pitié. Tout y passe chez lui et est interchangeable: le maquis, le Rwanda, la Lybie, la Syrie, ses amis qui veulent tuer Biya, ses amis qui veulent le tuer, ses amis qui parlent de lui, qui lui parlent, son boulot au Rwanda, sa famille, tout.

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C'est comme la confession d'un captif soumis à la balançoire, et a qui le BIR demande de se rouler dans la boue, pour devenir un... porc. Nghe nyom. Dschang. Et pire: Momo est Dschang. Car c'est et ce n'est qu'au plus profond de son humiliation, devenir un porc donc, quand il se sera vraiment recouvert de caca, le cabinet n'ayant pas de fond, que Biya va le nommer. Il y'a beaucoup trop de haine de soi ici, et c'est cela qui me fait pitie, car depuis je me demande, c'est vraiment Momo, ça?

Concierge de la republique

Auteur: Patrice Nganang