Regardez ces guignols sur la photo. Regardez ça ! Franchement, dire qu’au Cameroun, des gens ont vendu la honte aux chiens, c’est être peu avare en compliments. Des militants de partis d’opposition (faisons leur un peu honneur !) jouissant de toutes leurs facultés intellectuelles (pour la plupart, on le présume), la cinquantaine comme moyenne d’âge, sans vergogne et devant les cameras de télévision (sans se couvrir le visage donc !) déclare leur soutien à la candidature de Paul Biya, un homme de 86 ans, malade et au pouvoir depuis 36 ans ! Jésus Christ.
Depuis le 6 novembre 1982 que la malédiction s’est abattue sur le Cameroun, on croyait avoir tout vu dans ce pays, on croyait avoir touché le fond. Et pourtant voilà. Les Camerounais n’en finissent et n’en finiront pas sans doute de voir des vertes et des pas mûres. Ces 20 politicards sont libres de soutenir qui ils veulent. Mais nous dire qu’ils soutiennent le vieux tyran made in Mvomeka’a parce qu’il est « l’assurance tout risque pour le Cameroun. L’homme sûr qui rassure » c’est faire vomir des millions de Camerounais sans avenir rongés par la misère et le désespoir depuis 36 ans parce qu’un papy, son épouse et sa famille de jouisseurs leur ont tout pris. C’est faire injure à ces populations anglophones que le vieux dictateur a livré à une bande de voyous en treillis militaires qui les torture, les égorge, les brûle et les tue juste parce qu’elles crient « liberté ».
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De tous ces zinzins, deux cristallisent l’attention de l’opinion camerounaise, les 18 autres ne représentant absolument rien du tout. Le premier s’appelle Banda Kani (deuxième à partir de la droite). Donneur de leçon devant l’Eternel sur les antennes de la télévision Afrique Média, il a simplement tombé son masque de soutien indéfectible aux dictateurs féroces d’Afrique centrale comme Paul Biya. Au nom du panafricanisme.
La surprise du chef vient de Maître Jean de Dieu Momo (deuxième position à partir de la gauche). Voilà un monsieur qui pour avoir défendu la famille des 9 disparus de Bepanda (exécutés par l’armée) au début des années 2000 a subi chantage et menaces de mort. Bien plus, le régime pervers de Paul Biya a, d’après des informations dignes de foi, monté un de ses agents, un douanier, pour coucher avec son épouse afin de casser son moral.
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C’est ce même Jean De Dieu Momo, l’un des candidats à la présidentielle de 2011, qui embrasse par la bouche celui qui lui a fait vivre toutes ces misères ? J’aimerais bien voir le dos des familles des victimes du Commandement opérationnel. On y verra sans doute un gros couteau. Vivre avec des personnages aussi cupides, égoïstes et sans conviction dans un même pays est un vrai défi. Les Anglophones ont vraiment raison de revendiquer un Etat. Franchement qu’ils y aillent.