Ils ont bloqué la rue devant le ministère des Finances à Yaoundé dès lundi après-midi et brandissent des « preuves de la duperie » des autorités.
Le pick-up de l’armée avec à son bord deux militaires en uniformes a été arrêté net. Il voulait forcer le passage sur la route qui passe devant le ministère des Finances à Yaoundé hier peu avant 13h. Une cinquantaine d’hommes du troisième âge ont bruyamment intercepté le véhicule.
En guise d’obstacles de cette barrière de fortune quatre femmes étaient assises à même la chaussée brûlante. Les manifestants ont menacés de dégonfler les roues du véhicule militaire. Ses occupants étaient médusés d’une telle bravade. Il n’était pas au bout de leur stupéfaction. Un 4x4 Prado avec la plaque de l’armée que conduisait un capitaine en uniforme de la Gp a lui aussi été stoppé net. L’officier a voulu insister pour passer mais, les manifestants ont menacés de détruire la voiture.
« c’est vous qui encouragez les dictatures », lancé par l’un d’eux est le cri qui a achevé de convaincre l’officier que les ex employés des sociétés d’Etat restructurées ou liquidées. Les manifestants, d’hier qui sont coutumiers du fait avaient de nouveaux griefs à l’encontre du ministère des Finances. Selon eux, ils se sont rendus lundi à) la Trésorerie générale de Yaoundé pour y recevoir le reliquat de leur prime de reconversion ainsi que les y invitait un communiqué de presse du Minfi signé le 1er juin 2015. Dans cette invitation le Minfi prévoyait que des listes des bénéficiaires devaient être affichées dès le jeudi 04 juin suivant.
« Ce n’est que lundi, à13h45 qu’après de fortes pressions que nous leurs faisions qu’une liste de 67 noms a été affichée », raconte un manifestant. D’après le collectif des ex-employés des ditse sociétés, le ministère avait promis que 3623 personnes devaient être payées pour apurer les paiements qui avaient eu lieu en octobre, décembre 2013 et janvier 2014. On avait alors payé trois mois de l’équivalent de leurs salaires près de 16.000 ex employés. L’ apurement prévu hier serait une des conditions faite par le Minfi avant le payement de neuf autres mois de salaires en guise de reliquat de la prime de reconversion.
Deux délégués des ex-employés de chacune des 48 entreprise concernées ont participé aux travaux de toilettage des listes des bénéficiaires. Le toilettage des listes était une exigence du collectif. Le Minfi la leur a consentie. Les travaux se sont déroulés au ministère du Travail et de la Prévoyance social. C’était du 27 au 29 avril dernier.le directeur des relations professionnels du Mintps dirigeait l’opération.
« Elle a consistée à nous réunir, ils appelaient six noms de chaque sociétés demandaient aux délégués s’ils les reconnaissaient et passaient à une autre », se rappelle Nazaire Nang délégué des ex-employés de la Camsuco présent lors de ces travaux. Après les dits travaux les ex employés ont adressés un rapport au secrétaire général du ministère pour se plaindre notamment que beaucoup des personnes dont on avait appelé loe nom avait déjà perçu les trois mois de prime de reconversion. »les vraies personnes concernées se repartissent chez les ayant-droits dont la plupart sont décédés. Les cas d’absence sont minimes », se plaint Paul Oue représentant de Equatorial Electronique.
Ce membre influent du Collectif des ex employés accuse le gouvernement de vouloir dévoyer une décision du président de la République. Photocopie de l’acte à l’appui, il brandit un document. n° 007 du 04 novembre 1988. Le document est signé : Paul Biya Ce sont 32 instructions sur les mesures sociales .. L’instruction n n° 31 dit en un point que : « Les mesures de reconversion destinées à donner des sources alternatives d’emploi ou de revenus (paiement de la prime de reconversion correspondant à un an (12 mois) de salaire).
Or, sur ce dernier point, les collaborateurs du Minfi ont toujours dit que « l’opération humanitaire » du chef de l’Etat n’a aucune base juridique. « C’est pourtant le garant de la constitution et on le défie de la sorte. On ne comprend pas pourquoi des fonctionnaires veulent nous priver de l’argent que des bailleurs de fonds ont payés depuis des années et qu’ils ont bouffés. Ils vont jusqu’à contredire le chef de l’Etat, mais, nous ne nous laisserons jamais faire », promet Danile Moukondo le président du Collectif des ex employés.