Le tourisme est incontestablement l’un des secteurs, sinon celui qui tirera le maximum de profit de l’organisation, en 2016, de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football féminin et en 2019, de la CAN de football masculin au Cameroun.
Le pays peut notamment prendre pour repères, le cas de l’Afrique du Sud. Durant la coupe du monde que ce pays a organise en 2010, il a accueilli sur son sol 300 000 touristes dont les dépenses s’élevaient à 200 milliards de F.
Mais, comme toute bonne affaire, il faudra investir sérieusement, avant de prétendre toucher aux bénéfices. Pour la CAN 2012 organisée par le Gabon (avec la Guinée-équatoriale), le pays aurait selon certaines estimations, dépensé 4,7 milliards de F en restauration et hébergement.
Pour le cas spécifique du tourisme qui connaît actuellement un ralentissement du fait du contexte sécuritaire, c’est l’occasion idoine pour rebondir.
Selon les perspectives de l’évolution des activités économiques réalisées par la Direction nationale de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) pour le compte du quatrième trimestre 2015, « les difficultés récurrentes de la compagnie aérienne nationale et la psychose liée à l’insécurité créée par la secte Boko Haram vont brider les arrivées de touristes étrangers ».
Néanmoins, ajoute le document, « le tourisme intérieur sera relativement animé en raison des déplacements liés aux fêtes de fin d’année ».
Les dernières statistiques sur le nombre d’arrivées au Cameroun remontent à deux ans et évaluent à 925 000 touristes par an. Des chiffres plus actualisés seront connus, une fois, le travail de recensement mené actuellement par le ministère du Tourisme et des Loisirs (Mintoul) aux portes d’entrée du pays sera bouclé.
Le challenge, pour les acteurs de ce secteur, sera de vendre la destination Cameroun auprès des visiteurs sous ses meilleurs atours. Et pourquoi pas, d’en faire des ambassadeurs auprès de leurs nations respectives. Le Cameroun a déjà avec lui l’atout-réputation d’Afrique en miniature.
Il reste à y apporter des arguments qui vont convaincre les visiteurs. Structures d’hébergement, sites touristiques, centres de loisirs, gastronomie, etc. S’agissant de l’offre d’hébergement, le pays est déjà fixé par rapport au cahier de charges de la Confédération africaine de football (CAF).
« Chaque zone d’accueil de poule du tournoi doit être dotée d’au moins trois hôtels de quatre étoiles dont deux pour les équipes et un pour les officiels de la CAF ». Des infrastructures à retrouver dans les cinq villes devant abriter ces deux compétitions sportives : Yaoundé, Douala, Bafoussam, Garoua et Limbe.
Il y a bientôt un an que la réflexion a été lancée autour de l’organisation de ces CAN. « Comment tirer profit de la CAN? » C’était le thème du dîner-débat organisé le 19 novembre 2014 à Yaoundé par le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM).
Depuis lors, les lignes commencent à bouger. Les pouvoirs publics, tout comme le secteur privé, sont déjà dans le bain. Le ministère du Tourisme et des Loisirs a élaboré un programme d’urgence. Des équipes de ce département ministériel sont à l’œuvre, bien que le détail sur les opérations précises en cours ne soit pas disponible. Du côté des opérateurs privés, on s’active aussi.
Extension, réfection des établissements hôteliers sont entre autres chantiers en cours ou projetés notamment à Yaoundé. Le temps presse, notamment pour la première échéance, la Can de football féminin prévu en novembre 2016. Le rendez-vous est certain, donc l’investissement sûr.