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Qu'attend la diaspora pour investir au village?

Mon, 25 Jan 2016 Source: NDI MAME Alexandre

Alors qu’elle passe pour être d’un dynamisme débordant, la diaspora camerounaise, toutes origines confondues, ne s’est jusqu’ici pas particulièrement distinguée dans sa propension à investir au village pour dynamiser les campagnes. Ici, il est évidemment question d’agriculture et non pas d’investissements aux fins d’érection de cossues villas comme il en va trop souvent malheureusement encore.

Dans les lignes qui suivent, loin de faire un procès à qui que ce soit - et même pas au régime de Yaoundé qui n’en a que foutre du dépérissement de nos villages -, nous nous attelons simplement à brosser un éventail d’idées porteuses que des esprits entreprenants pourraient essaimer avec succès dans leur contrée respective.

DIX IDEES DE PROJET TAILLE REMARQUES 1- Culture intensive de Maïs frais de contre-saison 0.1–1 Ha Demandes très prisées en épis de maïs cuits ou braisés en ville comme en campagne. Culture facile et rentable en irrigué, notamment en irrigation goutte à goutte, ou en « aspersion localisée » avec les petites motopompes chinoises. 2- Culture intensive d’Arachides de contre-saison 0.1–1 Ha A voir l’immensité du marché des arachides cuites en saison des pluies, on ne justifie pas raisonnablement l’absence d’offre de cette denrée hyper prisée en contre saison. La promotion de kits d’irrigation goutte à goutte à petite échelle est incontournable pour la résolution du problème. 3- Culture intensive du Nkeya (aubergine africaine) 0.1–1 Ha Le nkeya, aubergine africaine (solanum macrocarpon), est un légume indigène largement sous exploité alors qu’il est largement plus prisé sur le plan culinaire que la morelle noire ou l’amarante et que sa culture est encore plus facile. En irrigué, sa rentabilité ne fait aucun doute. Par ailleurs sa rusticité dépasse largement celle de la morelle noire et en fait une culture biologique de prédilection. 4- Production de Compost de Broussailles 1-10 T/Mois En termes de production de compost, le Cameroun ne jure que par le compost urbain (issu de la valorisation des ordures ménagères). On ignore encore largement que toute la biomasse végétale ambiante est un véritable « Or vert » gisant dans les campagnes et ne demandant qu’à être valorisé pour le plus grand bénéfice de nos paysans (production d’engrais biologique facteur de productivité à faible coût). 5- Promotion de Mini Kit d’Irrigation Goutte à Goutte 500–1.000m² Fidèle à son inertie dominante, le Cameroun garde un retard préhistorique dans l’irrigation goutte à goutte. Cette innovation révolutionnaire en matière d’arrosage a pourtant déjà fait  florès dans des « petits » pays comme le Burkina-Faso ou le Niger, où elle permet aux mamans et autres jeunes du village de s’assurer de substantiels revenus  en jardinage. 6- Culture de Patates Douces de contre-saison 0.1–1 Ha La patate constitue, avec le manioc et le riz importé, une des denrées alimentaires les moins chères. Pourtant, cette culture vivrière est éminemment rare sur le marché, de février à mai. Raison ? L’absence, tout simplement, de pratique irriguée de la culture alors qu’absolument aucun obstacle technique à proprement parler ne se pose 7- Culture intensive de Patates Blanches 0.1–1 Ha Les patates blanches du Cameroun sont en voie de disparition !  Les patates jaunes issues de la recherche leur ont damé le pion. Or,  ces patates du village sont sans égales sur le plan gustatif!  Il y a donc un marché énorme à sauvegarder et développer pour les amateurs de « bonne saveur » 8- Vergers d’Avocatiers greffés et non greffés 0.1–1 Ha Les camerounais  s’étonnent de ce que le prix des avocats ne cesse de grimper, en oubliant que personne ne plante véritablement. Si la situation persiste, demain sera pire avec l’embellie des exportations vers le Tchad et le Soudan, sans compter les niches de marché du Congo, Gabon, Guinée et RD Congo. 9- Vergers de Safoutiers marcottés 0.1–1 Ha Idem que précédemment, à la seule différence que le Tchad et le Soudan ne sont pas encore très concernés ! 10- Culture intensive de melons à cuire (courges du village) 0.1–1 Ha Le véritable problème au développement de la culture du  melon à cuire est la prépondérance de variétés sans goût sur les étals. Un énorme marché se profile ainsi pour les entrepreneurs agricoles qui miseraient sur la culture intensive de variétés sélectionnées quasi-uniquement sur leurs qualités gustatives. Le caractère diététique particulièrement prisé de cette cucurbitacée à l’égard des diabétiques, hypertendus et autres est un facteur de rentabilité à prendre absolument en compte dans toute étude de projet. Pour toutes informations complémentaires relatives aux études concernant les idées de projet développées ici, contacter le  Mouvement  des paysans associés du Cameroun (M-PAC) qui y travaille au : 699 78 08 77 ou à mpac.bgte@gmail.com

Auteur: NDI MAME Alexandre