Voici deux photos de la Foire du livre de Francfort - le marché Mokolo mondial de l'édition, quoi. Plus grande foire de la terre, toute foire étant un marché. Sur la première ce sont seulement les blancs, des francais, ce sont des agents littéraires. Sur la seconde, c'est un journal qui montre des noirs, francophones autour du ministre français de la culture.
Les agents littéraires français eux-mêmes n'ont pas trouvé nécessaire d'être là, avec le ministre. La première photo montre l'avenir, tandis que la seconde montre le passé. L'éditeur américain de Imbolo Mbue n'a pas payé 600,000,000Fcfa à cette auteure camerounaise à cause des subventions du ministre français de la culture, mais à cause des agents littéraires, et donc de la loi du marche, le livre ayant ete achete en encheres justement a Francfort en 2014. Nos éditeurs francophones partent au marché porter les sacs. Voilà ça devant nous tous.
Maintenant imaginez les éditeurs anglophones autour du ministre britannique de la culture. C'est possible? Après ne soyez pas surpris que les auteurs francophones écrivent, écrivent, écrivent, mais ne sont pas payés. Ceux qui les représentent ne partent pas là où il y'a l'argent, mais même au Cameroun, s'en vont toujours chez le ministre. Réflexe de pauvreté.