Le Gouvernement camerounais enregistre quelques faits d'armes plutôt satisfaisants en matière de non-soumission aux tentatives d'intimidation de l'hégémonie occidentale. On se souvient encore de la mission du Ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo en Russie en avril 2022, pour renouvellement des accords militaires en pleine crise Russo-Ukrainienne, alors que l'impérialiste en chef américain avait ouvertement menacé de punir tout pays qui oserait entretenir des relations de quelques natures avec la Russie, à travers la loi HR-7311 adoptée par le Congrès américain le 28 avril 2022.
On se souvient aussi que le Cameroun a toujours rejeté la présence de bases militaires étrangères sur son sol malgré le forcing des puissances occidentales. Sur ce plan, le Cameroun a su faire face de façon autonome aux menaces extérieures, et lorsque ses autorités ont jugé utile de se faire assister dans des situations d'urgence comme dans le cas des attaques terroristes de Boko-Haram dans le grand Nord dès 2014, l'aide venait de la sous-région.
On peut aussi rappeler le refus ostentatoire de voter pour les sanctions contre la Russie à l'Assemblée Générale de l'ONU à deux reprises, le 12 octobre 2022 et le 23 février 2023, en choisissant de ne pas participer aux votes. De telles affirmations de souveraineté ne peuvent qu'être encouragées, quand on sait que des chefs d'Etats africains se sont rendus en Ukraine il y a quelques jours pour confirmer leur allégeance à leurs maîtres occidentaux.
Ces dirigeants déshonorent leurs peuples en montrant qu'ils ont la larme facile pour pleurer les morts ukrainiens et occidentaux quand aucun d'eux ne se soucie des milliers de morts, de viols et maltraitances que subissent les populations du Nord Kivu en RDC depuis plus de vingt ans. Une humiliation de trop après celle des obligés africains de la France qui sont allés pleurer les morts de Charlie Hebdo le 11 janvier 2015 à Paris, alors qu'ils ne se préoccupaient guère des souffrances de leurs propres peuples.
Quand est-ce qu'on verra des chefs d'États américains, français, anglais ou allemands se mobiliser pour venir pleurer en Afrique les victimes par millions des appétits voraces et meurtriers du capitalisme occidental ? Aucune chance que cela ne se produise, du moment où ce serait la manifestation patente d'une hypocrisie de trop.
Le Ministre des Relations Extérieures du Cameroun, Lejeune Mbella Mbella, a posé un acte digne de l'approbation du peuple, en rejetant l'offre LGBT de la France, et nous l'en félicitons. Ces gens qui nous méprisent et qui n'ont d'intérêt que pour nos ressources ne peuvent absolument rien nous apporter de bon, si ce n'est la déstabilisation de nos sociétés par des pratiques immondes que nos valeurs civilisationnelles ne peuvent cautionner.
La fille aînée de l'humanité, dépositaire de toutes les connaissances et sagesses originelles, ne peut pas se laisser distraire par des peuples égarés qu'il revient à l'Afrique d'enseigner et de sauver. En matière de valeurs humaines, nous n'avons de leçons à recevoir de personne, car c'est le reste du monde qui doit s'abreuver à la source africaine de la vie.
Il reste cependant des sujets sur lesquels le Gouvernement camerounais doit faire preuve de la même fermeté. C'est le cas du franc CFA qui continue d'asphyxier nos économies et d'empêcher tout développement, tout comme l'inexplicable situation de nos rues, édifices et institutions qui portent encore les noms de nos bourreaux sanguinaires et qu'il faut absolument débaptiser, comme si la France pouvait avoir des rues au nom d'Hitler.
Il y va aussi de la nécessité de la refonte de notre système éducatif, de la réécriture de notre Constitution ou encore de la remise en question de notre droit foncier qui portent tous les germes de la colonisation et qui ne servent pas les intérêts du peuple parce-que depuis trop longtemps non adaptés à un pays qui se veut souverain.
Les chantiers restent encore nombreux, mais il est de bon ton de saluer des actes patriotiques qui doivent absolument être répétés dans tous les autres secteurs qui subissent encore les affres de l'impérialisme politique, économique ou culturel. On n'envisage pas de développement de son pays, et donc le bien-être de son peuple quand on consent de rester à la solde de ses prédateurs.