La question a été maintes fois abordée par les amoureux du football, la génération 2.0 de la TV et réseaux sociaux ayant un penchant pour l'un des joueurs des années post 2000; et les vieux comme nous avec une vue holistique de la chose avons un penchant considéré comme "has been".
On ne peut que regretter l'absence des archives visuels des années 1970 à 1995 où les Salif KEITA, Roger MILLA ou George WEAH réalisaient, en terre africaine ou en occident de véritables prouesses dignes des meilleurs du monde.
𝑬𝒔𝒔𝒂𝒚𝒐𝒏𝒔 𝒖𝒏𝒆 𝒂𝒏𝒂𝒍𝒚𝒔𝒆 𝒃𝒂𝒔𝒆́𝒆 𝒔𝒖𝒓 𝒅𝒆𝒔 𝒄𝒓𝒊𝒕𝒆̀𝒓𝒆𝒔 𝒐𝒃𝒋𝒆𝒄𝒕𝒊𝒇𝒔.
Une multitude de critères préside la comparaison des joueurs évoluant à des postes et des époques différents. Je vais balayer d'emblée le critère à mon avis peu probant qu'est le nombre de buts marqués. En effet, le football se joue à 11 et les buts sont supposés être marqués essentiellement par les attaquants, davantage par le n°9.
Par contre, une victoire se construit par non seulement la capacité à marquer plus de buts que son adversaire, mais également celle de pouvoir construire ces buts et de défendre sa cage pour encaisser moins que son adversaire.
Dans cette logique, le gardien de but, les défenseurs, les milieux et les attaquants ont la même importance dans la performance d'une équipe.
Je m'appuierai donc uniquement sur le critère qui me semble essentiel : l'𝐈𝐍𝐅𝐋𝐔𝐄𝐍𝐂𝐄 d'un joueur dans la construction du succès de ses clubs où il a évolué et dans sa sélection nationale. La capacité qu'a eu ce joueur à impacter plus que ses coéquipiers à la victoire finale. En français facile: un 𝐈𝐌𝐏𝐀𝐂𝐓 𝐏𝐋𝐀𝐘𝐄𝐑.
𝑳𝒆𝒔 𝒆𝒙𝒆𝒎𝒑𝒍𝒆𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒅𝒆́𝒎𝒐𝒏𝒔𝒕𝒓𝒂𝒕𝒊𝒇𝒔 𝒅𝒖 𝒔𝒕𝒂𝒕𝒖𝒕 𝒅'𝑰𝑴𝑷𝑨𝑪𝑻 𝑷𝑳𝑨𝒀𝑬𝑹 𝒔𝒐𝒏𝒕 𝒍𝒆 𝒓𝒐𝒊 𝑷𝒆𝒍𝒆́ (𝑪𝑫𝑴 1958, 1966 𝒆𝒕1970, 𝒄𝒍𝒖𝒃 𝑺𝒂𝒏𝒕𝒐𝒔 𝒂𝒖 𝑩𝒓𝒆́𝒔𝒊𝒍), 𝑱𝒐𝒉𝒂𝒏 𝑪𝒓𝒖𝒚𝒇𝒇 (𝑪𝑫𝑴 1974), 𝑫𝒊𝒆𝒈𝒐 𝑴𝒂𝒓𝒂𝒅𝒐𝒏𝒂 (𝑪𝑫𝑴 1986, 1990 𝒆𝒕 𝒄𝒍𝒖𝒃 𝑵𝒂𝒑𝒍𝒆𝒔) 𝒆𝒕 𝑳𝒊𝒐𝒏𝒆𝒍 𝑴𝒆𝒔𝒔𝒊 (𝑪𝑫𝑴 2022, 𝒄𝒍𝒖𝒃 𝑭𝑪 𝑩𝒂𝒓𝒄𝒆𝒍𝒐𝒏𝒆) 𝑹𝒐𝒏𝒂𝒍𝒅𝒊𝒏𝒉𝒐 (𝑭𝑪 𝑩𝒂𝒓𝒄𝒆𝒍𝒐𝒏𝒆).
Les joueurs africains nominés sont : Salif KEITA, Roger MILLA, Georges WEAH, Didier DROGBA, Samuel ETO'O Fils et Yaya TOURÉ ; tous ballons d'or africains et joueurs professionnels.
1- 𝗦𝗮𝗹𝗶𝗳 𝗞𝗘𝗜𝗧𝗔 : excellent attaquant malien ayant fait la fierté de Saint Etienne. Il souffre d'être d'une époque où les médias n'immortalisaient que peu ou pro les prouesses des africains.
2- 𝗥𝗼𝗴𝗲𝗿 𝗠𝗜𝗟𝗟𝗔 : autant son parcours professionnel souffre de ce qu'il n'a joué que dans des clubs mineurs d'un championnat français sans relief européen, autant son parcours à l'équipe nationale du Cameroun s'inscrit en XXL. On ne peut pas faire mieux en Afrique.
Ce joueur marquait autant de buts qu'il l'annonçait (3 contre Guinée Conakry en éliminatoire de la coupe d'Afrique, 4 contre le Zaïre du pauvre Malbanga en éliminatoire de la CDM 82 avec un cinglant 6-2). Il a également le record du buteur le plus âgé dans une coupe du monde (42 ans). Sa performance stratosphériques en CDM 90 n'a d'équivalent que les prouesses de Pelé en 70, Maradona en 86, Ronaldo nazario dit El Phenomeno en 2002 et Zidane en 2006 (malgré son coup de tête à Materazzi). Il a à lui tout seul permis à l'Afrique de passer d'un à 3 représentants en CDM, grâce à sa performance dingue de retraité venu apprendre le football à la Colombie, Roumanie et Angleterre.
3- 𝗚𝗲𝗼𝗿𝗴𝗲𝘀 𝗪𝗘𝗔𝗛 souffre d'appartenir à un pays sans relief footballistique. Il n'a donc aucun état de lieux de CDM. Certes c'est un handicap, mais qui n'est point rédhibitoire par rapport à ceux qui ont des participations sans jamais traverser les phases de poules. En cela, il reste donc en course avec Salif KEITA, ETO'O Fils et Didier DROGBA et Yaya TOURÉ.
𝙎𝒆𝙪𝒍 𝒃𝙖𝒍𝙡𝒐𝙣 𝙙'𝙤𝒓 𝑭𝙧𝒂𝙣𝒄𝙚 𝙁𝒐𝙤𝒕𝙗𝒂𝙡𝒍 𝒅'𝒐𝙧𝒊𝙜𝒊𝙣𝒆 𝒂𝙛𝒓𝙞𝒄𝙖𝒊𝙣𝒆, WEAH marchait sur l'eau entre 1993 et 1996. L'un des rares footballeur (avec Maradona, Thierry Henry et Messi) à avoir traversé tout le terrain et les adversaires pour marquer un but. Faut avoir la puissance, la confiance, la vitesse et la technique pour. Un génie.
4- 𝗗𝗶𝗱𝗶𝗲𝗿 𝗗𝗥𝗢𝗚𝗕𝗔 et 𝗦𝗮𝗺𝘂𝗲𝗹 𝗘𝗧𝗢'𝗢 sont comme des frères jumeaux, alimentant régulièrement le débat de qui est le meilleur.
Les deux ont joué à Chelsea et ont chacun gagné des titres en club. Une Champions League pour Drogba et plus d'une pour le Pitchichi qui avait la faveur d'être dans le meilleur club de l'époque avec un milieu faiseur de rois (XAVI, INIESTA, Yaya TOURE puis BOUSQUETS).
Pour les départager, des spécialistes (journalistes sportifs) ont fait appel à des interviews d'anciennes ou actuelles gloires dans des comparaisons parallèles et par élimination entre plusieurs avant-centres.
Jamais ETO'O n'a été choisi par ses pairs au détriment de l'ivoirien. Plus explicite, tous considèrent que le PRIME (le pic de forme et d'influence) de DROGBA est meilleur. En effet, Didier fut la locomotive de Chelsea pendant au minimum deux saisons (finale perdue et victoire en Champions League) alors que Samuel était un maillon essentiel d'une domination collective où les patrons étaient d'abord Ronaldinho Gaúcho puis ensuite Leo Messi. SEF prend pour autant une longueur d'avance sur son beau-frère ivoirien en ce qu'il a un meilleur palmarès en équipe nationale, indéniablement.
6- 𝗬𝗮𝘆𝗮 𝗧𝗢𝗨𝗥𝗘́ fut un mur au FC Barcelone et le maestro, l'homme du tempo à Manchester City. Son PRIME fait de lui un joueur respecté par ses pairs et régulièrement cité comme l'un des tous meilleurs milieux de terrain du monde.
A vos plumes pour désigner le meilleur joueur africain de tous les temps et le classement des 10 meilleurs.
Doc BONNY Aimé, le n°1 des analystes du football mondial