Le rythme de réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (ODM), dont l’atteinte est envisagée à l’horizon 2030, «n’est pas identique» dans tous les secteurs au Cameroun selon le rapport que vient de publier l’Institut national de la statistique (INS).
Les efforts des pouvoirs publics ont ainsi permis de réduire de près de 2,7 points l’incidence de la pauvreté entre 2001 et 2014, un recul davantage perceptible en milieu urbain alors que le nombre de pauvres s’est accru en valeur absolue en 2014 par rapport à 2001, du fait d’une croissance démographique de 2,6% en moyenne sur la période.
Sur le marché du travail, le taux d’emploi des personnes de 15 ans ou plus a reculé de près de 10 points, passant de 79,5% en 2007 à 69,6% en 2014, mais la situation s’est dégradée de 4,8 points entre 2007 à 2014 à travers le nouvel indicateur de mesure composite de la sous-utilisation de la main d’œuvre.
En ce qui concerne la réduction de la faim, l’offre en produits alimentaires au Cameroun s’est améliorée dans l’ensemble et les prix maîtrisés, le pourcentage des enfants de moins de 5 ans présentant une insuffisance pondérale étant restée autour de 14,7%.
S’agissant de la garantie d’une éducation primaire pour tous, le niveau la scolarisation s’est situé à un taux net 85,1% en 2014, le taux d’achèvement au cycle ayant augmenté de 16,3 points sur 10 années scolaires pour se situer à 74,2%.
De même, plus de 8 personnes âgées de 15 à 24 ans sur 10 sont alphabétisés depuis 2011 et, «même si la principale cible n’est pas atteinte», le Cameroun, selon l’INS, a réalisé des progrès tangibles de nature de permettre d’atteindre la cible en 2020.
Selon le rapport sur les ODM, les défis de promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes à l’horizon 2015 n’ont pas été atteints, bien que les tendances soient en hausse, les disparités ayant été insuffisamment réduites dans l’enseignement primaire et secondaire.
Sur le front de l’accès des femmes aux emplois stables, le nombre de celles exerçant dans le secteur informel a baissé entre 2001 et 2014 mais reste supérieur à celui des hommes, leur représentativité dans les instances de prise de décision s’est considérablement améliorée, notamment au Parlement par rapport au niveau de 2001.
La mortalité des enfants de moins de 5 ans a, pour sa part, reculé de 144 décès pour 1000 naissances vivantes sur la période 1999-2004 à 103 décès entre 2010 et 214, avec notamment une bonne couverture vaccinale des enfants de 12 à 23 mois et la gratuité des soins contre le paludisme pour tous ceux de moins de 5 ans.
La situation de la santé maternelle s’est par contre dégradée, le nombre des décès des femmes étant passé de 669 pour 100.000 naissances vivantes sur la période 1997-2004, à 782 décès entre 2004 et 2011 du fait, outre les insuffisances de plateau technique et des ressources humaines, les comportements socioculturelles ainsi que des croyances traditionnelles et religieuses.
Dans le combat contre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres grandes maladies, le taux de prévalence de la 1ère pandémie cité est passé de 5,5% en 2004 à une estimation de 3% en 2014 grâce au passage de la monothérapie à la trithérapie au début des années 2000, un taux qui reste toutefois élevé dans certaines régions du pays et au sein de certains groupes sociaux.
La lutte contre le paludisme a permis, en 2014, à 54,8% d’enfants de moins de 5 ans de dormir sous une moustiquaire imprégnée contre 0,9 % en 2000, et la prise en charge gratuite des enfants de moins de 5 ans atteints de cette maladie est effective depuis 2013 et celle des tuberculeux s’effectue de façon plus efficace au niveau périphérique, en dépit de l’apparition de nouveaux cas chaque année.
Au Cameroun, constate l’INS, des progrès sensibles ont été réalisés sur la période étudiée en vue d’assurer un environnement sain, des études d’impact environnemental et social ainsi que des permis environnementaux étant désormais requis comme préalable à tout projet et l’accroissement de la superficie des forêts aménagées contribuant à préserver la biodiversité.
Le renforcement de l’intégration économique sous-régionale et le désenclavement des pays riverains ne disposant pas d’accès sur la mer, ont quant à eux permis au pays d’améliorer son insertion dans l’économie mondiale, la dette publique étant par ailleurs devenue soutenable et viable.