Après l’affrontement militaire qui oppose le Cameroun au Nigeria dans la péninsule de Bakassi, vint le tour des discussions et négociations avec la participation des institutions judiciaires internationales.
Au sein de la Commission Mixte Cameroun-Nigeria-Nations Unies pour la mise en œuvre de l’arrêt de la C.I.J. du 10 octobre 2002 dans l’affaire de la Frontière terrestre et maritime entre le Cameroun et le Nigeria, Maurice Kamto est Chef de la Délégation du Cameroun à la Sous-Commission des populations concernées (2003-2004), Chef de la Délégation du Cameroun au Groupe de Travail sur la Frontière Maritime (2003-2010).
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Pour mener à bien sa mission, l’état du Cameroun lui donne tous les pleins pouvoirs sur le dossier. ‘’C’était un dossier sensible, très sensible, qui engage la souveraineté territoriale de la nation tout entière, et des clauses secrètes devaient sans doute être signées entre les deux pays ‘’ précise un ancien haut fonctionnaire à la retraite, qui estime que Maurice Kamto devait être tenu par le secret d’état, d’où l’urgence de le faire rentrer dans le gouvernement, en 2004 il sera nommé ministre délégué auprès du ministre de la justice garde des sceaux. D’autres sources proches du dossier estiment que c’était une honte pour le Cameroun que le chef de sa délégation qui devait discuter en permanence avec le ministre nigérian de la justice n’était pas membre du gouvernement.
Le Jeudi 14 Août 2008 à Calabar au Nigeria, c’était la cérémonie de rétrocession définitive de la presqu’île de Bakassi au Cameroun, étaient présents le représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu, du président de la commission mixte Cameroun-Nigeria, des représentants des quatre Etats témoins— Allemagne, Etats-Unis, France et Grande Bretagne – et des chefs de délégations du Cameroun et du Nigeria , l’accord de Greentree sera signé.
Pour Maurice Kamto sa mission était terminée dans le gouvernement, il va le signifier au chef de l’Etat, avant de postuler pour le fauteuil de juge à l’auguste Cour internationale de justice Cij .Trois candidats africains postulaient, c’est celui soutenu par l’Union africaine qui va l’emporter, le Somalien Abdulqawi Ahmed Yusuf.
Entre temps, le Cameroun souhaitait actualiser son code de procédure pénale, son code pénal et son code de procédure civile. Le ministre de la justice Amadou Ali lancera un appel d’offre remporté par le Cabinet Brain Trust Consulting qui va assister le gouvernement pour la réalisation de ces trois codes pour un marché total de 89 258 625 FCFA. Ministre délégué, Maurice Kamto va une fois de plus se mettre sur ce projet qui lui a permis de faire une fois de plus le tour du Cameroun pour des consultations, une tournée sans doute stratégique pour ses ambitions futures.
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En Novembre 2011 alors que les camerounais attendent le nouveau gouvernement, Maurice Kamto annonce sa démission.
«J’ai l’honneur de porter à la connaissance du peuple ma décision de me retirer de mes fonctions de ministre délégué auprès du Ministre de la Justice, à compter de ce jour, 30 …J’entends continuer autrement, à apporter ma modeste contribution à l’œuvre exigeante, mais combien exaltante l’édification de l’avenir de notre très cher et beau pays, le Cameroun, dans la paix et l’attachement aux valeurs et principes républicains». Maurice Kamto
Interrogé par Jeune Afrique, à la question de savoir s’il regrettait sa démission, il répondra tout simplement ‘’il ne m’avait rien promis’’.
La démission du ministre Kamto ne surprendra personne dans le sérail, le secrétaire adjoint du RDPC Grégoire Owona disait avoir tout fait pour amener Kamto à militer pour le RDPC ce dernier s’étant toujours opposé.