Dans une correspondance claire et polie, la présidente de la Cour constitutionnelle, Pr Danielle Darlan explique au président centrafricain Faustin Archange Touadera pourquoi ses actes obstinés de détruire l'institution juridictionnelle à l'indépendance établie par les textes et les actes de ses membres sur les 6 dernières années ouvre la voie à une instabilité permanente de cette institution ainsi entraînée dans l'illégalité et l'illégitimité par celui qui était censée protéger les institutions républicaines.
Rendu tel qu'il est à son désir de 3e mandat qui prépare toujours le terrain à une éternisation idiote et inefficace à la tête des états africains, partout où cela a eu lieu, l'on peut parier que M. Touadera, qui se vantait d'être un universitaire normal, ne reculera pas dans sa folie de pouvoir. Hélas tôt ou tard les conséquences de cette obstination à passer outre les préventions constitutionnelles se feront voir.
Si la Guinée n'a pas retenu l'attention de cette engeance dans un pays si habitué à l'instabilité sociale, politique et sécuritaire, eh bien les pays de la CEAAC en général, le Cameroun en particulier, qui se taisent devront se préparer à subir les effets humanitaires de cette situation volontairement créée par un pouvoir en place. L'opposition démocratique centrafricaine, qui avait saisi avec succès la Cour constitutionnelle centrafricaine pour stopper le projet de révision de la Constitution visant à accorder des mandats supplémentaires au président en place, est en effet ainsi poussée à se radicaliser. Et chacun sait où ça mène, hélas.