Racket et intimidation dans les aéroports du Cameroun

Sun, 14 Aug 2016 Source: camer.be

Le jeune compatriote retourne au bercail, le port altier, la valise pleine de cadeaux, le cœur plein d´amour, animé par une immense joie d´embrasser son cher pays natal, après de longues années d´absence.

Comment ne pas saisir ces premières impressions en prenant quelques photos avec la famille venue nous attendre ?

Pense notre jeune frère. A peine a­t­il appuyé sur le bouton "Filmer" que les agents de l´aéroport se jettent sur lui comme un essaim d´abeilles. "Monsieur, il est interdit de filmer l´aéroport," le menace­t­on.

Il ne se décourage pas. Il tente d´expliquer: "Rien pourtant ici ne fait allusion à une interdiction de prise d´images. Je n´aurais jamais transgressé la loi si j´avais vu une indication de cette interdiction".

Furieux, un agent vient vers lui et professe les menaces: "Monsieur, ça a été toujours comme ça et c´est comme ça. Si vous vous amusez, nous allons confisquer votre appareil".

Notre jeune compatriote n´est pas le seul à être confronté à une telle interdiction mal informée au public et usagers de l´aéroport.

Ce qui intrigue le plus, ce sont les pratiques infligées aux passagers par certains membres du "crew" de l´aéroport, lesquelles sont aux antipodes de l'éthique et de la loi: racket, intimidation, chantage, corruption, vol…

Nous sommes à l´aéroport international de Yaoundé NSIMALEN, une importante vitrine de notre cher pays.

Les jeunes compatriotes qui quittent pour la première fois le pays, s´avèrent être la proie facile pour les agents de contrôle sans scrupule qui usent de toutes les supercheries ou chantage pour dévaliser ces derniers, voire les priver de leur dernier sou devant leur permettre d´affronter la première étape de leur séjour à l´étranger.

Cyril (nom changé) se souvient de ce jour où ses parents lui avaient remis leurs dernières économies, 300 Euros, pour l´aventure vers une terre inconnue. Lors du contrôle à l´aéroport, l´agent lui avait ordonné de lui remettre tous les billets:

"Petit, donne-moi tout et vas sans rien dire! Si tu parles, tu ne voyageras plus!" Ainsi, les agents vous tutoient, vont de la familiarité absurde à la vulgarité.

La plus gentille vous souffle à l´oreille: "Mon frère, quand tu quittes le pays, laisse ces billets à ta sœur noor ?"

Le refus est suivi par les intimidations, une fouille kafkaïenne et la saisie des objets dans votre valise cabine.Cyril n´est pas la seule victime de cette forme de racket sans vergogne dans nos aéroports.

Tout commence au contrôle phytosanitaire. Lorsque vous exigez la facture, le contrôleur "sort de ses gongs" et demande de payer encore si vous voulez coûte que coûte la facture.

Vous payez 9000, cependant sur la facture ne figure que 5000 FCFA. Lorsque vous exigez les explications, les menaces tombent dru.

Et là dessus, la solidarité est la chose la mieux partagée entre les collègues.

Ces derniers formant une symphonie pour intimider et mettre sous pression le voyageur qui par peur de rater son avion, cède à toutes les menaces.

Face aux défis de l´émergence prônée par le gouvernement, il est urgent de dénoncer de telles pratiques anti républicaines et illégales portant préjudice à l´épanouissement, à la mobilité du citoyen et compromettant le développement durable de notre cher beau pays

Auteur: camer.be