L’Institut national de la statistique (INS) dans sa deuxième enquête sur l’Emploi et le secteur informel au Cameroun (EESI2) daté d’octobre 2011 s’est intéressé aux canaux de recherche d’emploi. « Pour la majorité des chômeurs, la recherche d’un emploi s’effectue sur une base individuelle, soit à travers la mobilisation du réseau de solidarité familiale (42,9%), soit en prospectant directement auprès des employeurs (18,9%). », déclare l’INS dans son enquête.
Selon la même source, près de 7,2% de chômeurs ont recours aux petites annonces (journaux, radio, affiches, etc.). La recherche d’emploi par voie de concours est une option choisie par 7,3% de chômeurs. Et curieux constat, le recours aux agences de promotion de l’emploi ou de placement est peu fréquent (2,3%). Une situation que l’enquête explique par la méconnaissance des prestations offertes par ces structures et les préjugés sur leur utilité. « 18,5% de chômeurs ne savent pas comment s’inscrire auprès des structures de recherche d’emploi », indique le document.
La lutte contre le chômage reste au centre des préoccupations du gouvernement. Le mois dernier, le Plan d’action national pour l’emploi des jeunes (2016-2020) a été examiné et approuvé. Le document élaboré avec l’appui du Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud) et du Bureau international du travail (BIT) vise à réduire le taux de sous-emploi global chez les jeunes au Cameroun, qui s’élève à 84,8% pour les 15-24 ans et 73,1% pour les 15-34 ans. Pour y parvenir, les actions seront menées suivant cinq axes : l’adéquation entre l’emploi et la formation en adaptant les qualifications des jeunes aux besoins du marché de l’emploi ; l’amélioration du système d’information sur l’emploi ; la promotion du travail décent des jeunes ; l’amélioration des conditions de sécurité et de santé au travail et la promotion de la gouvernance du marché en faveur des jeunes grâce à des incitations à la création d’emplois par le secteur privé.
Ces différentes actions arrivent dans un contexte où la recherche de l’emploi reste pour beaucoup de chômeurs, un chemin de croix. Il se pose donc visiblement, un problème de méthode. Structures de placement, agences de recrutement en ligne, instituts de formation professionnelle, etc., autant d’entités qui se multiplient pour servir de courroie de transmission entre chercheurs d’emplois et recruteurs.
Pour le seul cas du Fonds national de l’emploi (FNE), structure de placement créée par les pouvoirs publics en avril 1990, ce sont en moyenne 50 candidatures de demandeurs d’emploi qui sont reçues chaque jour, soit 300 environ par semaine. Pour la célébration de ses 25 ans, cet organisme public compte près de 445 000 chercheurs d’emplois placés. Il s’agit de jeunes qui ont pu par le biais de cette structure trouver un emploi, bénéficier de formations professionnelles ou de financements pour s’installer à leur propre compte.
Les TIC prennent une place de plus en plus importante dans la recherche de l’emploi. Les portails de recrutement en ligne se multiplient et les chercheurs d’emplois sont nombreux à les consulter. Mais, de nombreux chercheurs d’emplois se heurtent encore au problème de l’expérience professionnelle. Pour les responsables de certaines structures de placement, le meilleur moyen de contourner cette qualité indispensable, serait de capitaliser les stages en entreprises, multiplier les formations complémentaires (langues, maîtrise de l’outil informatique, etc.).
Mais la base, c’est d’avoir une qualification professionnelle, surtout dans les secteurs qui recrutent. De plus, il serait utile, pour le chercheur d’emploi, de s’informer sur les opportunités d’emploi disponibles dans son secteur d’activités, de rédiger un bon CV, d’assurer un suivi de son dossier et de se perfectionner au quotidien dans son domaine de compétences.
C’est en principe à la fin de ce mois de juillet qu’on devrait avoir les premières tendances sur le nombre d’emplois créés par le secteur moderne de l’économie au Cameroun au cours du premier semestre 2015. D’ici la finalisation des décomptes des résultats ramenées du terrain par l’Observatoire national de l’Emploi et de la formation professionnelle (Onefop), on saura combien d’emplois sur les 350 000 annoncés pour cette année ont déjà été créés.
Les données ont été collectées auprès de 4000 entreprises dont la majorité est logée à Douala et à Yaoundé. Outre les entreprises, il y a également des administrations publiques et privées qui ont reçu les fiches distribuées dans le cadre de ladite enquête.