Jean Ernest Massena Ngallè Bibehe, en posture de berger qui se souci de l’avenir de ses enfants, a prié les parents d’envoyer leurs enfants à l’école.
En mission de travail de six jours dans la région du Nord-Ouest, le ministre des Enseignements secondaires est allé à la rencontre des parents d’élèves et des responsables des établissements scolaires. Que ce soit à Ndop dans le département du Ngoketunjia qu’à Kumbo dans le département du Bui, Jean Ernest Massena Ngallè Bibehe a supplié dimanche dernier 8 janvier 2017, les parents à envoyer les enfants à l’école afin de sauver cette année scolaire menacée par la grève des syndicats des enseignants anglophones. Laquelle grève a engendré l’interruption des cours depuis le 21 novembre 2016.
« Sauvons l’éducation du désastre » a laissé entendre le Minesec aux Fons, responsables des établissements scolaires, parents d’élèves, présidents des comités de développement des deux départements cités plus haut. Franc, pragmatique, humble mais autoritaire, le Minesec a démontré aux parents qu’« une année blanche, ça ne se rattrape jamais. Donnons une chance à nos enfants, sauvons cette année scolaire, sauvons l’éducation de nos enfants ».
S’il reconnaît la pertinence des revendications des syndicats des enseignants anglophones, Jean Ernest Massena Ngallè Bibehe est d’avis que « personne n’est indifférent sur ce qui se passe dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest et qui a paralysé le système éducationnel ». Dans la portion congrue de la compétence qui lui est dévolue, il a commencé à apporter des solutions à quelques préoccupations des syndicalistes.
La dernière en date étant le redéploiement vendredi dernier 6 janvier 2017, des enseignants francophones qui dispensaient des cours en matières scientifiques et techniques dans les lycées anglophones et vice-versa. « J’ai déjà commencé avec le redéploiement des enseignants comme le souhaitaient les syndicalistes. Ce n’est qu’un début, nous allons poursuivre. J’ai pris cet engagement et je vais le respecter » a rassuré le Minesc qui a saisi l’opportunité de son périple pour annoncer toute sa détermination à répondre à toutes les doléances qui sont de sa compétence.
« Le mensonge a des jambes courtes. Je ferais ce qui est de mon ressort et ce que je ne peux pas, je les transmettrai à la hiérarchie » a-t-il réitéré à l’attention des participants à la rencontre de Ndop et Kumbo. Faisant allusion à la réunion qu’il a eue avec les syndicalistes samedi dernier, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe a souligné « les revendications sont certaines. Nous avons renoué le dialogue avec les syndicalistes. L’entretien avec eux a été fructueux, empreint de beaucoup de sincérité ». Et d’ajouter « la violence que nous avons connue n’est plus là. Nous sommes venus pour l’apaisement parce que nous pensons d’abord à l’éducation de nos enfants »
Un motif de satisfaction bien que partiel pour les syndicalistes. D’où le communiqué ayant sanctionné l’entrevue de la rencontre avec les leaders syndicaux. Lequel communiqué a été non seulement lu mais distribué à qui voulait à Ndop et Kumbo. Pour le Minesec, ceux qui sont contre l’apaisement sont les ennemis de la République. Aux sceptiques, il a dit « on va laisser ceux qui ont autre chose faire ce qu’ils veulent mais l’histoire nous jugera. Votre responsabilité sera engagée ».
Et de poursuivre « la situation que nous vivons aujourd’hui est grave. Ceux qui veulent compromettre l’avenir de nos enfants ne sont pas ici, leurs enfants également ». Et d’inviter les parents et les responsables d’établissements scolaires à jouer leur partition « je vous en prie d’envoyer vos enfants à l’école demain lundi (hier Ndlr) ». A la suite du Minesec, le gouverneur Adolphe Lele Lafrique Deben Tchoffo, a rassuré sur les mesures de sécurité autour des établissements scolaires et même dans les villes et villages : « des dispositions ont été prises pour assurer la sécurité de nos enfants »
A propos de la récrimination sur la violence des forces de l’ordre, le ministre est d’avis qu’il y a des enfants qui ont été montés pour attaquer les forces de maintien de l’ordre. Toutefois il prône l’apaisement car le dispositif sécuritaire vise à maintenir la paix et la tranquillité afin que chacun vaque à ses occupations. Le message est-il passé ? Wait and see.