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[Retro]: Societes d’Etat: ces ridicules batailles entre DG et PCA

Camwater Office La cohabitation entre le PCA et le DG est rarement harmonieuse dans la plus part des sociétés d’Etat

Jeu., 22 Mars 2018 Source: Ernest Kouo

Les directions générales et les conseils d’administration des sociétés d’Etat font difficilement bon ménage. Une situation qui met en lumière une guerre d’intérêts entre les deux entités qui ont pourtant la charge de la parfaite santé des structures.

La cohabitation entre le président du conseil d’administration et le directeur général est rarement harmonieuse dans la plus part des sociétés d’Etat du Cameroun. On enregistre le plus souvent des coups de gueule, des incompréhensions, le bras de fer et parfois les conflits de compétences. La dernière scène en date a eu lieu le weekend dernier dans la société Camwater où le président du conseil d’administration, Jérôme Obi Eta et le directeur général Roger Ondoa Akoa ont fait les choux gras de la presse sur une affaire de suspension de signature du DG par le PCA.

Les informations dont la véracité n’est pas établie révèlent que Roger Ondoa Akoa a pris sur lui la responsabilité de limoger deux responsables de la structure sans le quitus du conseil d’administration. Il s’agissait du directeur financier, Mah Jean Dieudonné et le directeur du patrimoine, Marc Essomba Bomba. La raison évoquée par des sources est une présomption de détournement. A l’issue du conseil d’administration tenu le 23 septembre 2016, les deux responsables suspendus ont été reconduits dans leurs fonctions et le PCA aurait obtenu de la présidence de la République une suspension de signature du DG.

Il est reproché au directeur général de n’avoir pas respecté les statuts. Des cas de batailles entre le DG et le PCA sont récurrents, car on a encore en mémoire l’épisode de la SOPECAM où Marie-Claire Nnana, directeur général et Joseph Le, président du conseil d’administration se sont livrés à un bras de fer qui a étalé au grand jour la difficile cohabitation entre les deux responsables. On l’a également vécu au sein d’Elections Cameroon (Elecam), entre l’ancien directeur général des élections Mohaman Sani Tanimou et le président du conseil électoral, Samuel Fonkam Azu’u.

La haine entre les deux personnalités avait atteint des proportions inquiétantes au point où il aurait fallu de peu au cours d’une concertation au palais des congrès de Yaoundé pour que les deux en viennent aux mains. Devant les médias, les deux ne mettent plus de gants pour étaler leurs rapports tumultueux. Il a fallu l’éviction de Sani Tanimou pour que la paix revienne dans la maison. Mais pour de nombreux observateurs avertis, les batailles entre les PCA et les DG trouvent leur fondement dans la volonté de chaque partie d’être le grand bénéficiaire des retombés.

Très souvent, ce sont les membres du conseil d’administration qui exigent du DG la mise à leur disposition de certaines commodités tels que les « perdièms de session ». A la vérité, l’insoumission des DG aux directives des présidents de conseil d’administration tient des réseaux qui positionnent leurs affidés à la tête de certaines sociétés. La désignation des directeurs généraux par les membres de conseil d’administration n’étant qu’un simple folklore puisqu’en réalité ils entérinent une décision de nomination prise en haut lieu.

Très souvent, ces réseaux présentent leurs poulains comme étant un agneau venu d’une autre planète et qui disposent des qualités managériales à même de permettre à la société qu’ils sollicitent de retrouver ses lettres de noblesse. Mais, ce sont souvent plutôt de véritables diables en robe bleue qui tournent en bourrique les membres du conseil d’administration qui se voient obligés de prendre des décisions qui frisent le ridicule et leur coûte parfois leur poste.

Auteur: Ernest Kouo