L'analyste politique Wilfried Ekanga a donné son point de vue sur l'affaire de la bagarre entre Eunice et Tenor. Une analyse empreinte d'humour auquel Wilfried Ekanga a habité les Camerounais depuis quelques années.
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"C'est nous qui n'avions pas compris quand Emmanuel Kant disait : « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité […] toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen.»
Ça signifie que l'autre n'existe pas sur Terre pour assouvir tes désirs, mais que tu dois en toutes choses considérer que c'est une personne humaine au même titre que toi, avec ses émotions, ses fragilités, et sa sensibilité à la douleur.
De ce fait, tu ne vas pas te dire : « Je vais malgré tout me servir de cette personne pour mon plaisir, même si je compte m'en débarrasser ensuite et que je sais d'avance qu'elle le ressentira comme une traîtrise.»
Lorsqu'un peu de plaisir ouvre le risque à un grand malheur, alors, comme le dit un autre philosophe (Michel Onfray) : « mon plaisir est grand à renoncer à ce plaisir. »
Autrement dit : que valent 3 secondes de « Mougou » si elles me coûtent ensuite de mourir, étouffé par la Prise du Python ? Il vaut mieux y renoncer, car la douleur de la Prise du Python sera plus élevée que le plaisir des 3 secondes. Uns simple question de logique.
Par ailleurs, Socrate n'arrêtait pas de clamer : « Connais-toi toi-même », ce qui implique de connaître aussi celui ou celle qui partage ta vie. Quand on se connait et qu'on connait son vis-à-vis, on sait comment il ou elle réagit à X ou Y cas de figure. Et cela peut nous éviter de nous faire casser la figure.
Car entre deux Africains, une bouteille cassable n'est jamais bien loin, et par conséquent, les jeux cassables sont fréquents.
EN BREF :
On reconnaît un enfant au fait que la chair a toujours raison de sa raison. L'incapacité à anticiper les situations compliquées conduit à se compliquer la vie. Et c'est ainsi qu'on peut aller d'un malencontreux accident de circulation nocturne à l'étreinte de l'Anaconda, en l'espace d'un an.
Quant aux femmes judoka, catcheuses et consorts, gardez à l'esprit que dans 90% des cas, vos partenaires masculins seront physiquement plus forts que vous. On n'y peut rien, c'est de nature. Selon le caractère de ton « adversaire », il se peut que ce n'est plus la police qui viendra te chercher, mais les pompes funèbres. Il se prendra 10 ans de prison, mais toi, une éternité au cimetière.
De plus, les sports de combat ont ceci de génial qu'on n'y enseigne pas simplement la bagarre, mais aussi et surtout la maîtrise de soi, le fameux « self-control ». Car il s'agit plus d'un SPORT que d'un combat. Si ce n'etait pas le cas, le Cameroun enverrait Francis Nganou ce matin même à Abidjan, pour tabasser toute la ville..."