Jean Lambert Nanga, aucun Bamum n’a signé un décret afin que ta retraite dans ton village à Nanga Eboko soit un chemin de croix dont tout ton venin du tribalisme saurait t’en affranchir

Laziz Nshare et Jean Lambert Nang

Mon, 14 Nov 2022 Source: Laziz Nchare

Monsieur Jean Lambert Nang,

Permettez-moi d’entrée de jeu de vous indiquer en toute humilité que dans un débat public à la télévision, aucun Camerounais ne donne son opinion sur une affaire publique après avoir consulter toute sa communauté pour s’exprimer en son nom. Vous imaginez donc l’embarras qui a été le nôtre en tant que Camerounais de vous voir vous étriper sur le plateau avec M. Njoya Moussa qui vous tentiez de manière poussive à ériger contre la tête de prou d’un tribalisme Bamum contre M. Samuel Eto’o à propos du rififi à la Fecafoot.

Dois je vous rappeler qu’en 62 ans d’existence déjà, la FECAFOOT a vu défiler à sa tête au minimum trois dignitaires Bamum parmi lesquels un qui a eu l’exploit de créer la Fecafoot pour ensuite devenir le tout premier ministre de la jeunesse et des sports sous le magistère de qui les Lions Indomptables soulevèrent leur tout premier trophée à la coupe d’Afrique des Nations à Abidjan en 1984 devant le président Ouphouet Boigny! Permettez-moi donc de vous préciser que pendant ces 6 décennies, ce n’est qu’en 2022 que M. Samuel Eto’o à brisé le signe indien en tant que Bassa’a, pour appeler un Bamum à officier comme gardien de but au Mondial du Qatar. Pour vous dire en un mot qu’en mille, si la communauté Bamum misait sur le tribalisme pour avoir un seul jouer au sein des lions indomptables, ils attendraient encore plus de 100 ans sans succès!

Vous êtes donc non seulement un lugubre journaliste incompétent et sans aucune dignité, mais pire encore, vous êtes un mythomane compulsif et irresponsable…

Si non, à moins que votre retraite vous ait réduit à une cécité visuelle incurable, comment aviez vous réaliser l’exploit en un seul débat télévisé à accuser M. NGADEU injustement écarté des Lions Indomptables d’être coresponsable d’une bagarre contre son coéquipier lors du match contre le Burundi? Le match passait pourtant à la télévision devant les milliers des spectateurs, mais la sorcellerie qui vous plongé dans les profondeurs de la haine identitaire au Cameroun vous a forcé à voir en chaque Bamum un défenseur fanatique de l’ex patron de la FECAFOOT qui n’y a été installé que par les soins de M. ETO’O FILS. Dans votre subconscient de pauvre tribalisme rétrograde et sans objet, chaque Bamum au Cameroun s’appelle Njoya et officierait désormais comme un Moujahidin anti Eto’o Fils. Alors que c’est sous le magistère du même Bassa’a que des Bamum non seulement ont gagné le marché de l’habillement des lions, mais aussi ont été nommés à des postes de responsabilité là où leur propre frère Bamum avait soigneusement évité de leur confier ces postes! C’est le Bassa’a qui est ironiquement le prophète dans les milieux Bamum qui commentent l’actualité du sport roi dans notre pays!

Ne me dites pas que vous êtes aussi myope à ce point pour vous rendre compte des méfaits du tribalisme au Cameroun

Comme un véritable cancer, le tribalisme ronge notre pays dans tous les domaines, faisant fi du slogan fictif de l’équilibre régional, la plupart des barons du régime RDPC que vous défendez aveuglément usent et abusent du terme «autochtones» et «allogènes» dans un pays qui est en guerre pour imposer aux anglophones «un Cameroun un et indivisible». Or nous savons que nos communautés ont hérité d’une division artificielle programmée et soutenue par le colonisateur pour mieux régner sur tous les Camerounais et procéder à une main basse sur nos matières premières pendant que nous nous entretuons sur la base ethnique. Les récents affrontements tribaux entre Beti et Bamileke après le hold up electoral d’octobre 2018, comme en 1992 entre anglophone et Beti témoignent, s'il en était besoin, que même dans ce Cameroun régie par l'apartheid de fait, le sentiment d'appartenir à une tribu plutôt qu’à l’état républicain est resté aussi fort que la volonté de lutte contre la domination et l’oppression de l’élite oligarchique RDPC qui ont fait de la corruption et des détournements des fonds publics leur fond de commerce. Curieusement, la famine vous a réduit à la prostitution intellectuelle et à la mendicité au point où vos prises de position changent de couleur en fonction de vos petits intérêts égoïstes et égocentriques dans le néant qui talonne votre quotidien de pauvre chroniqueur de football très mal inspiré.

On comprend mieux pourquoi M. Jacques Songo, le célèbre gardien des buts des lions indomptables vous avait refait votre portrait à cause de vos nombreuses diffamations et calomnies lors de vos reportages des matchs des lions indomptables à la CRTV.

Être tribaliste, c’est comme une mauvaise haleine. C’est toujours la bouche de l’autre qui sent, et jamais la notre, pourtant…

Après 40 ans de règne d’un Bulu au pouvoir sans partage où les Ekangs jurent confisquer le pouvoir par les armes contre les 289 ethnies qui peuplent le Cameroun, être" tribaliste " dans la cervelle de moineau de M. Jean Lambert Nang, ça n'arrive qu'aux autres... Les puissants du moment qui règnent au sommet de l’état- c'est clair - n'ont d'autre souci en tête que la recherche du bien commun de tous les Camerounais après avoir accumulé plus de 12 000 milliards de dette au compte de tous les Camerounais. Ceux qui combattent l'idée tribaliste qu'ils s'en font sont, toujours, soupçonnés d'utiliser à leur profit l'arme ethnique pour être pourchassés et persécutés comme des vulgaires criminels. Comme, autrefois, les colonisateurs qui l'avaient découverte en Afrique, étaient passés maîtres dans l'art de la manier. "Ma tribu, c'est le Cameroun", pour paraphraser M. Daniel Arap Moi, chef de l’État Kenyan, afin de mieux dénoncer "l'université, laboratoire du tribalisme au Cameroun" où le chancelier des ordres académiques, le Pr. Fame NDONGO peut accuser les Bamum d’être tribalistes parce qu’ils ont gagné une élection dans «le socle granite», «la cuisine interne de M. Paul Biya» pour parler du grand Sud que le feu Charles Ateba Eyene décrivait comme «le pays organisateur»!

M. NANG, en tant linguiste-Anthropologue, permettez-moi de vous faire comprendre que si le mot «tribalisme» est devenu un mot tabou dans notre pays, c’est à cause des pseudos journalistes à gage de ton espèce, qui, au lieu d'éclairer la politique des gens au pouvoir sur la dangerosité d’un tel phénomène de discrimination irresponsable, passez l’essentiel de votre existence a pondre des discours dithyrambiques en valeur du régime RDPC par qui le tribalisme d’état est entrain de détruire le Cameroun. Cette mise au point semblerait trop courte et trop facile pour les super patriotes du RDPC qui se reconvertiront subrepticement dans la peaux de distingués africanistes alors qu’ils n’hésitent pas à chasser les allogènes résidant dans le grand Sud du pays. Dieu sait, pourtant, si, d'un bout à l'autre du continent, les événements se sont amplement chargés de prouver le contraire, le dernier en date étant le coup d'État militaire en Ouganda, né de divisions ethniques au sein même de l'armée.

Inutile de remonter le temps, d'élargir l'horizon pour évoquer les guerres civiles au Nigeria, au Cameroun, au Tchad, et au Rwanda qui furent autant de guerres tribales, féroces et sans pitié. La seule Afrique de l'Est suffit, aujourd'hui, à nourrir la démonstration. L'Ouganda est l'exemple achevé de conflits et de sous-conflits ethniques qui ont conduit à la décomposition de l'État, et dont on ne voit raisonnablement pas la fin. C’est bien le sort que réservent des aventuriers rétrogrades et sans scrupules comme M. Nang, à notre beau pays. A la faveur d'un putsch ou d'une simple révolution de palais, une tribu chasse l'autre, s’en suit plus de 5 décennies de guerre perpétuelle dans cette stupidité que représente la politique d’exclusion identitaire où on marginalise un simple compatriote juste sur la base de son appartenance ethnique.

Mots de fin

M. NANG, nous n’excuserons plus jamais ce changement de rôles où vous rêvez faire les oppresseurs reconnus, des victimes de ceux qu'ils ont persécutés pendant quatre décennies. Les Banyarwandais ont payé très cher leur "collaboration " avec la dictature d'Idi Amin Dada, comme les Bougandais leur hostilité au régime de M. Milton Obote. Épargnez juste les Ekang de la furie du peuple Camerounais contre leur solidarité volontaire avec un régime qui ne leur a pourtant rien laissé après 40 ans de navigation à vue. Gérez humblement votre retraite dans la misère sans exposer votre aigreur dans vos gesticulations stériles et irresponsables alors que personne ne vous a installé dans la posture de porte parole de la communauté Ekang au Cameroun.

Dr. Abdoulaye Laziz Nchare, New York, le 14 novembre 2022.

Auteur: Laziz Nchare