L’article du Dr. Owona Nguini dans le Wouri-info où il affirme:«« la Machine Néo-Messianique en veut à Cabral et travaille à discréditer ce Jeune Impertinent qui s’entête à Vouloir Jouer dans la Cour des Présidentiables. »» est très intéressant pour un homme qui se considère comme un chaman, mais est en fait l’idéologue non assumé du régime dictatorial de Paul Biya.
Dans cet article, M. Owona Nguini, entre les lignes, semble faire valoir que M. Cabral Libii (le prétendu Macron camerounais) aurait été pris en embuscade dans les médias par les hommes de main du professeur Maurice Kamto quand il est apparu sur l’émission dominicale L’Arène le dimanche 15 avril 2018. M. Owona Nguini continue en révélant qu’il a dû échapper au même piège médiatique plus tôt.
En lisant le scénario imaginaire, il semble que M. Owona Nguini laisse entendre que le professeur Kamto fait partie de cette cabale, une cabale voulue tribale, visant notamment à dégager le champ de bataille politique pour réaliser la prophétie de son élection prédestinée.
Pourtant ce n’est pas aussi simple que ça!
Cela fournit évidemment une occasion pour réfléchir en profondeur sur la notion d’intelligence démocratique contre les intelligences officielles, mais M. Owona Nguini a fait volontairement le choix de colporter sa propre théorie du complot et de saper ainsi l’intelligence populaire en transformant des conflits politiques légitimes en un problème de communication, comme le fait toujours le griot en chef de Paul Biya, Issa Tchiroma Bakary ministre de la communication et porte-parole du gouvernement.
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Car si l’élection de M. Kamto est prédestinée comme le sous-entend M. Owona Nguini dans sa cabale imaginaire, cela signifierait d’abord que Paul Biya, 85 ans et 36 ans au pouvoir, en serait logiquement le principal «perdant». Deuxièmement, cela signifierait aussi que les Camerounais ordinaires ne veulent pas vraiment le changement. Ils seraient donc ensorcelés et aspirés dans le changement, probablement non par des influences vitalisantes, mais par le plan cynique et séducteur d’un faux prophète (entendu Maurice Kamto).
Laissés ou abandonnés ainsi à eux-mêmes, les Camerounais ordinaires ne seraient pas capables de faire des choix et d’opérer des changements radicaux, parce qu’ils semblent n’avoir aucun intérêt éclairé, au-delà probablement du tribalisme.
À l’heure actuelle, il est important de noter que M. Owona Nguini, comme la plupart des membres et partisans du régime Biya, sont sourds aux eaux troubles et orageuses dans lesquelles nous nous trouvons. Ils ne ressentent pas le profond désir de changement venant de tous les côtés des forces populaires, encore inarticulé, mais prêt à éclater à tout moment aussitôt que le bon candidat est identifié et apparaît prêt à commencer ou mener la révolution (citoyenne).
Ils ne réalisent surtout pas comment ou pourquoi Paul Biya va bientôt trouver sa position de leader dit naturel de plus en plus inconfortable et indéfendable. L’élection présidentielle devrait en effet être une sacrée élection, un tournant décisif où tant d’attentes vont inévitablement se déchaîner de tous les côtés des forces populaires.
Aussi, au lieu de colporter la théorie du complot, pourquoi ne simplement pas reconnaître que les Camerounais ordinaires sont fatigués d’être dirigés par le parti-État hégémonique UNC/ RDPC pendant les sept dernières décennies?
Ça Suffit!