Sérail: Germaine Ahidjo est restée digne contrairement à sa fille

Germaine Ahidjo2 Germaine Ahidjo est restée auprès de son défunt mari au Sénégal

Thu, 27 Sep 2018 Source: Hippolyte Nwal

Que Mme Germaine Ahidjo ait la légèreté, et commette l'erreur de rentrer au Cameroun, laissant la tombe de son mari à Dakar...On ne manquera pas d'entendre un chœur s'élever du milieu du régime et ses griots, pour dire combien le Président Ahidjo était mauvais, au point d'être renie et abandonne, d'abord par sa fille, ensuite par sa veuve.

Il est des gestes et attitudes qui peuvent paraître anodins, mais qui peuvent se révéler lourds de symbole et de signification, eu égard a nos coutumes, et leurs fondements.!

Ainsi, en le faisant, elle prêterait immanquablement le flanc à l'entreprise rampante , qui cache mal une volonté de diabolisation de la mémoire de son défunt mari qui, comme tout être humain, était loin d'être parfait. Il s'agirait d'une deuxième mort, pour Ahmadou Ahidjo, qui faciliterait le projet non moins rampant d'en faire un être vil, quelconque, indigne d'entre, et/ou de rester dans le Panthéon de la République.

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C'est du reste ce que lui suggère le régime du Renouveau, en lui offrant une double alternative: rentrer au Cameroun sans la dépouille de son mari, ou bien rester à Dakar pour veiller sur sa tombe au cimetière de Yoff.

Mais l'actualité récente illustre à souhait combien la famille est divisée, entre Germaine tout sourire auprès de Cabral Libii, et Aminatou chantant les louanges d'un Paul Biya qui seul, aurait pu permettre la cicatrisation définitive de cette plaie encore béante, sur le flanc de la nation Camerounaise, la famille comprise.

L'arme de la division a été abondamment utilisée par le régime du Renouveau, pour assurer sa mainmise sur le pouvoir, ainsi que pour durer. Cette division n'a jamais épargné les familles dans leur nécessaire unité, par le jeu subtil, cynique, discrétionnaire et sans scrupule des cooptations nominations, et promotions; suscitant au passage haines séculaires, et rivalités.

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Force est juste de voir ici la confirmation du peu de cas fait au respect de ce que doit être une famille, et son caractère sacre. Nous aurions tous tort d'oublier qu'il ne pleut pas toujours sur le même toit!...

Germaine Ahidjo à mes yeux vit son veuvage avec un niveau de dignité qui force l'admiration. Elle m'inspire beaucoup de respect. A elle, j'adresse mes chaleureuses salutations: vous êtes restée une Grande Dame, Germaine, tenez bon: la place d'une femme se trouve auprès de son mari, à la vie comme à la mort.

Auteur: Hippolyte Nwal