L’histoire retiendra que Paul Biya aura été un véritable fossoyeur de la communauté Beti, qu’on croit au premier abord qu’il défend à travers des nominations tribales inédites dans l’histoire récente de notre pays.
UN GANG DE BANDITS SANS CHEF BANDIT ?
Après l’humiliation par des arrestations à géométrie variable des Titus Edzoa, Pierre Désiré Engo, Thierry Atangana, Le « père » Mendo Zé, Polycarpe Abah Abah, Ondo Ndong, Atangana Mebara, Nguini Effa, Urbain Olanguena… voilà qu’on nous annonce les probables embastillement de Bekolo , Nkotto Emane, William Sollo, Atangana Nkouna, Alain Mebe Ngo’o…Belinga Eboutou et d'autres menus fretins.
On veut nous montrer clairement qu'ils représentent la quintessence des prévaricateurs de la fortune publique, si l’on s’en tient aux objectifs visés par l’opération dite « Epervier ».
Si tel est le cas, qui est responsable de cette situation ? Qui les a nommé et les a laissé aussi longtemps à leur poste alors qu’un faisceau d’indices montrait, au minimum, que quelque chose n’allait pas ?
Pius Njawe et moi avons été les premiers à dénoncer avec violence cette façon de nommer les beti à tous les postes « d’argent », à les laisser ostensiblement mener un train de vie anormalement élevé par rapport à leurs revenus réels.
Cela avait incité le journaliste Eric Tchinjié, alors à la Crtv, à demander au cours d’une interview mémorable à Paul Biya, ce qu’il pensait des révélations de la presse sur ces sujets. Ce dernier avait alors répondu benoitement : « où sont les preuves » ?
C’est pourquoi je le dis calmement, fermement et sereinement : même si les arrestations en cours et les précédentes nous amusent, il manquera toujours à Kodengui celui qui a tout organisé et que pour simplifier, nous appellerons le « chef bandit » en souvenir des films westerns et chinois de notre enfance.
C’est lui le principal coupable et rien d’autre.
UN HOMME QUI HYPOTHÈQUE L’AVENIR DES BETI
Ce que je ne comprends pas, c’est ce qui pousse le beti ordinaire à défendre un tel régime qui est quasiment criminel pour lui.
La conclusion facile qu’on peut avoir après ces arrestations, est que c’est le beti qui met à mal la « santé » des caisses publiques : les nominations sont là pour soutenir pareille thèse.
Mais ce beti agit-il tout seul ? Pourquoi on ne s’en prend qu’aux « vitrines », laissant en liberté ceux qui font fructifier, dans une apparente légalité et sous couvert du Rdpc, le fruit des rapines ? Une façon de faire qui met à mal d’honnêtes hommes d’affaires ayant un mal fou à trouver la trésorerie nécessaire au développement de leurs activités ?
En nommant tant de béti aux postes d’argent, Paul Biya fait-il du bien à sa communauté ? J’ai tendance à répondre non, d’autant plus qu’à part les Régions du Septentrion et de l’Est, j’aimerais qu’on me montre une Région aussi pauvrement dotée que le Sud natal de son « excellence ».
Partout dans les conversations, vous entendez des camerounais, même les mieux lotis intellectuellement, déclarer que jamais plus ils n’accepteront un Beti à la présidence de la République. Est-ce qu’on pourrait les blâmer quand on voit avec quel acharnement certains beti défendent leur fossoyeur ?
Qui se lèvera au sein de ce vaillant peuple afin de prendre la tête des laissez pour comptes, largement majoritaires, qui souffrent comme tous les camerounais de la politique de monsieur Biya qu’on tente de masquer à travers des arrestations opportunes, quitte à sacrifier des « frères » ?
Ce dernier pourra sauver ce qui peut encore l'être.