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Série: Quand la Chine se raconte

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Tue, 21 Jul 2015 Source: Jocelyne Ndouyou-Mouliom

La découverte de ce pays continent laisse plus d’un bouche bée, tellement on est émerveillé par sa beauté. Quelques clichés.

1 – Les infrastructures

« Chacun devrait avoir l’opportunité d’aller au moins une fois visiter la Chine. Les mots ne suffisent pas toujours pour parler de ce grand pays qui voit tout en grand ». Dixit un Camerounais ayant été trois fois en Chine. Une fois qu’on foule le sol chinois, on comprend mieux les paroles entendues quelques jours plus tôt. Dès la porte d’entrée, l’aéroport, il est aisé de deviner qu’on n’a pas vraiment affaire à un pays émergent, comme la Chine aime à se présenter. On comprend très vite que les infrastructures sont bien développées dans ce pays.

Aéroports

Trois aéroports, dans trois villes et trois provinces différentes. Mais un point commun : le gigantisme. Le premier visité est l’Aéroport international de Guangzhou-Baiyun, dans la ville de Guangzhou (province du Guandong ou Canton, en français). Il s'agit d'un nouvel aéroport, situé à 28 kilomètres du centre-ville, ouvert en 2004.

Il a été construit pour remplacer l'aéroport historique, vieux de 72 ans et ne comportant qu'une seule piste en pleine ville. En 2010, l'aéroport a été classé deuxième plus fréquenté en Chine continentale, et le 19e dans le monde quant au nombre de passagers (plus de 41 millions par an). La présence de milliers d’Africains et d’autres nationalités, débarquant ou embarquant généralement avec de nombreux bagages, témoigne à suffisance du caractère cosmopolite de cette ville, reconnue comme le centre des échanges internationaux de la Chine.

Puis, il y a l’aéroport international de Beijing, avec ses trois terminaux, ses bus et ses trains. En effet, cette plate-forme est si vaste qu’il est généralement nécessaire de prendre un de ces véhicules pour atteindre son avion garé plus loin. Officiellement mis en service en 1958, l’aéroport de Beijing s’étend sur plus de 100 000m², une ville entière sous d’autres cieux. Ici, on compte une moyenne près de 15 000 passagers aux heures de pointe. Il s’agit du centre de la communication internationale. Les chapiteaux, les ouvriers en action en disent long sur les ambitions d’extension ou d’amélioration des installations.

A Guiyang, province du Guizhou, on descend légèrement d’un cran, mais la taille des lieux fait dire à certains voyageurs originaires d’Afrique que l’écart est énorme avec les « grands aéroports internationaux » de leurs pays respectifs. Construit sur 4 Km², l’aéroport de Guiyang accueille des avions de gros calibre (Boeing 747, Airbus A330), sur de nombreuses pistes. Ce qui lui a permis de recevoir 12, 5 millions de passagers en 2014.

Routes

En 2013, sur une route reliant les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun, on a vu les Chinois réduire en miettes une colline qui leur barrait la voie, pour laisser passer des voitures. On pensait alors avoir vu tout le génie de ce peuple ami qui accompagne le Cameroun dans son développement. Que non ! Les Chinois ont apprivoisé les montagnes dans leur pays, surtout qu’ils connaissent des régions très montagneuses, comme celle de Guizhou, au sud-ouest du pays. Ici, pas question de contourner ces gigantesques obstacles. Deux montagnes se mettent en travers d’un projet routier, on les perce et on continue. Créant des ponts, des viaducs et autres tunnels sous les montagnes. Une pure merveille pour les yeux. Pour compléter le tableau, les échangeurs. Rien de simplifié, bien au contraire ! A essayer de comprendre le sens de ces routes qui se rencontrent sans vraiment se croiser, où circule des milliers de véhicules sur six à huit voies en plein Beijing (plus de 20 millions d’habitants selon certains responsables rencontrés), on finit avec le vertige.

Et lorsqu’on finit de s’émerveiller, on tombe, en province, sur un chantier dont le produit final promet d’être plus grand que celui déjà opérationnel. « Et dire qu’on est loin de la capitale ! Regardez la grosseur des poutres, l’épaisseur du béton utilisé. Ces gens savent doser le ciment », lance un voyageur africain. « Normal, puisqu’ils en produisent », renchérit son compagnon.

Et le voyage se poursuit, d’émerveillement en émerveillement, entre les forêts plantées, les jardins aménagés sur l’autoroute, les murs de soutènement joliment construits sur les flancs des collines pour prévenir tout éboulement, etc. « Nos dirigeants doivent négocier pour que cette technique soit importée dans notre pays où les éboulements font des morts à chaque saison des pluies », lance un Ivoirien.

Logements sociaux

Dans plusieurs villes, de l’aéroport au centre-ville, des immeubles se dressent à perte de vue, dans une architecture digne des spécialistes de jeux de légos, mixant savamment le métal, le béton et le verre. Généralement, bien qu’entièrement achevés, ces bâtiments destinés à l’habitat ne sont pas encore occupés. « Ces appartements sont inoccupés pour le moment, mais dans dix ans, le problème de logements pourrait se poser. Ce n’est pas à ce moment qu’on va se mettre à chercher les solutions », affirme une autorité chinoise de la province du Guizhou.

D’ailleurs, dans certaines villes, les candidats à ces logements sociaux sont déjà nombreux, puisque les bidonvilles sont en train d’être détruits. « La Chine compte 1, 376 milliard d’habitants dont 70 millions vivant en dessous du seuil de pauvreté. Le bien-être de tous est la priorité des priorités pour le gouvernement chinois », explique un des responsables interrogés. La population est peut-être vieillissante mais, avec l’assouplissement de l’enfant unique, le nombre de chinois est appelé à s’accroître.

Aujourd’hui, en effet, un couple dont l’un des membres est enfant unique a le droit d’en avoir deux.

Auteur: Jocelyne Ndouyou-Mouliom