Samuel Eto’o au cœur d'une nouvelle accusation

Il est accusé de proner un discours populiste

Mon, 17 Oct 2022 Source: Boris Bertolt

Tous les populistes se ressemblent, on dirait les enfants d’un même père et d’une même mère. Ils aiment surfer sur les peurs et les fantasmes populaires et disent exactement ce que le peuple veut entendre. Puisqu’il est tendance de taper sur la France et l’Occident en général, les populistes vont vous nourrir de déclarations anti-occidentales en veux-tu en voilà. Ils s’érigent en nationalistes incorrigibles et personne ne peut être plus patriote qu’eux. Le prototype de ces personnages hors du commun au Cameroun est Samuel Eto’o Fils alias Dadis Camara alias le Libérien.

Le principal argument excipé par ses partisans pour justifier la rupture abusive du contrat avec Le coq sportif est la nationalité française de cette firme dirigée par Marc-Henri Beausire. Les danseuses de Tsinga nous expliquent qu’il faut en finir avec le néocolonialisme français dont Le coq sportif est subitement devenu le symbole. Ce n’est plus Le coq sportif mais Le coq de France.

Mais le problème avec le discours populiste, c’est son incohérence à l’épreuve de la réalité. En anglant sur le rejet de la France et tout ce qu’elle représente, Samuel Eto’o Fils alias Dadis Camara a oublié de dire à ses ouailles que la FECAFOOT est liée à deux autres sponsors importants et ceci depuis bientôt 20 ans. Il s’agit de Orange Cameroun, filiale locale de la multinationale française Orange, dont l’ancêtre était France Telecom. Puis du Groupe SABC dont le Groupe Castel, appartenant au Français Pierre Castel, est l’actionnaire majoritaire.

A tous les deux, c’est un milliard CFA de sponsoring en cash par an. Ces deux partenaires français de la FECAFOOT ont bien tressailli au vu de la campagne engagée sous leurs yeux contre le coq sportif accusée de faire le jeu de la France colonialiste.

Ce que les membres de l’Eglise réveillée de Tsinga ne verront pas, c’est l’asymétrie entre leurs déclarations populistes et les choix importants de vie de leur idole devenue le parangon du patriotisme.

D’abord son choix de prendre la nationalité espagnole en 2007. A l’époque, rien ne l’y oblige. Il est titulaire incontestable du Barca avec lequel il a gagné la champions league un an plus tôt, il est riche et déjà célèbre. Dans le même club que lui, Yaya Touré choisit de conserver sa seule nationalité ivoirienne. Vive le patriotisme… ivoirien !

Puis ses investissements, le patriote absolu Eto’o a choisi l’immobilier à Paris en… France et à Milan en Italie. Il s’acquitte dans ces pays d’importants impôts dont l’onéreuse taxe foncière. A Yaoundé, Eto’o Fils est l’heureux locataire d’un double appartement à Bastos, où il n’a aucun impôt à payer. Vive le patriotisme… italo-français !

Samuel Eto’o est si patriote et attaché à son pays qu’au moment de choisir son épouse, il s’est lié à une … Ivoirienne. Il a parfaitement le droit de se marier avec qui il veut, mais que l’Eglise ESG ne nous rebat pas les oreilles avec leur hymne au patriotisme.

La totale, c’est le refus du drapeau tricolore. Pas celui de la France, mais notre vert-rouge-jaune national frappé de son étoile dorée sur la bande rouge, porté en étendard par le Premier ministre Philemon Yang pour le transmettre au capitaine des Lions indomptables peu avant la Coupe du Monde Brésil 2014, un certain Samuel Eto’o Fils. Entre le drapeau national et les primes revendiquées, Eto’o Fils choisira la revendication des primes, provoquant un historique précédent. Aucun capitaine n’était allé jusqu’à cette extrémité de défiance du drapeau national.

Comme on peut le constater, le patriotisme n’est pas une affaire de proclamation ou de drapeau brandi, mais une démarche cohérente et des actions d’amour de sa patrie. Dadis Camara doit valider son schéma One Machin Truc là tranquillement sans avoir à expliquer combien tout ça est fait pour le respect du la patrie.

Auteur: Boris Bertolt