Secession au Cameroun et en Ethiopie: qui de Biya ou Abiy Ahmed en viendra à bout ?

Laquelle des deux approches est plus efficace ?

Wed, 1 Dec 2021 Source: Bertin Metsengue

Le Cameroun et l'Ethiopie sont confrontés à une guerre sécessionniste qui risque de les destabiliser. Les deux pays ont opté pour la solution militaire qui jusqu'alors n'a pas encore fait ses preuves. Cette situation que vit ces pays pousse l'activiste Bertin Metsengue de s'interroger sur ce phénomène.

Les rebelles éthiopiens ont essuyé une lourde défaite ces derniers jours grâce à une stratégie du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed qui a consisté à les laisser avancer vers la capitale Addis Abeba, sans pour autant les laisser y entrer, puis de pilonner leur différents camps et bases terroristes pour couper leur retraite, pour enfin amorcerune offensive contre eux. Alors que Paul Biya du Cameroun a choisi les contenir dans les forêts des régions du NOSO en utilisant les forces légères spécialisées dans la protection des populations et du territoire. Laquelle des deux approches est plus efficace ?

Après l'Erithree, le Tigrée ?

La Fédération d''Éthiopie berceau de la civilisation nubienne est pour l'Afrique un territoire sacrée. Mais celui ci a toujours fait l'objet de des velléités indépendantistes. Durant 30 ans ce pays de la corne de l'Afrique à mené une guerre de sécession qui l'a conduit à une catastrophe humanitaire entraînant la perte d'un territoire, l'Erytree devenu indépendant en 1991. Puis en Novembre 2020 le Tigrée aussi a lancé sa lutte de libération. Cette guerre aux allures d'une guerre civile oppose le gouvernement fédéral éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT) et l'Armée de libération oromo (ALO) depuis le 4 novembre 2020. D'abord cantonné au Tigré, le conflit s'étend à l'Oromia, l'Amhara et l'Afar. La Fédération a opté pour l'option militaire. Cette orientation a deja fait plus 5000 morts et plus d'un million de déplacés en 1 an seulement. Et ça continue.

Des revendications corporatistes à la secession. N'est pas un non-sens ?

Du côté camerounais, la crise a débuté en Octobre 2016 à la suite des revendications corporatistes des avocats et des enseignants qui réclamaient les meilleures conditions de travail. Certains camerounais expatriés de la partie anglophone qui avaient déjà depuis préparé la rupture en ont profité pour militariser les jeunes et lancer une guérilla contre la République. À la différence de l'Éthiopie, le Cameroun est un Etat unitaire décentralisé. Paul Biya du Cameroun a choisi une stratégie à deux volets. Augmenter substantiellement le Niveau de sécurité tout en aménageant une issue de sortie pour les combattants terroristes Ambaboys désireux de renoncer. Cela s'est fait à la suite d'un Grand Dialogue national entre les fils et fille du pays. Cette crise est donc restée dans les proportions internes avec plus de dégâts matériels considérables et plus de 1850 morts jusqu'à ce jour. À la session parlementaire de Novembre en cours dans le pays on table désormais sur le plan de reconstruction des deux régions mais aussi la reconstruction de la citoyenneté érodée.

Laissez-les armes main dans la main pour la paix

À la lumière des Événements dans ces deux pays, il est clair que le régime d'Addis Abeba a été suffisamment trop violent dans son approche ce qui crée une catastrophe humanitaire qui desole la communauté internationale. Cette crise risquerait prendre des proportions inquiétantes si certaines puissances occidentales prédatrices et dangereuses s'en mêlent pour donner plus de financement aux rebelles qui sont suffisamment bien formés car dirigeants de l'État fédéré du Tigré.

En revanche, au vu des événements dans le Nord Ouest et le sud Ouest marquée par les tueries des personnes vulnérables notamment les enfants et les jeunes , il devient implaccable que ce groupe commence à être considéré comme un groupe terroriste qui sera comme boko haram ou comme Aqmis ou Ansar Dine. À coup sûr la secession camerounaise est voué à l'échec pour deux raisons, la population locale est farouchement opposée, les leaders sont des imposteurs et veulent s'imposer par l'horreur et le crime enfin le caractère Unitaire décentralisé du pays. Ce qui n'est pas le cas de l'Éthiopie qui est vulnérable de part sont caractére fédéral qui confére à l'État du Tigré une organisation suffisamment remarquable au point de pouvoir résister à l'État central pendant des décennies et peut-être même en venir à bout si celui ci obtient de meilleurs soutiens. Ahmed, Paul Biya serait un excellent conseiller.

Auteur: Bertin Metsengue