Il n'a occupé aucun poste politique
Lorsqu'on regarde la trajectoire de ces deux exemples ci-dessous (Ali Bongo, Faure Gnassingbé..) et bien d'autres, on comprend en évidence que Franck Biya n'est pas dans une trajectoire d'un héritier à la présidence. Il n'a occupé aucun poste politique, ni gouvernemental, aucune modification constitutionnelle allant dans ce sens, il n'a jamais été le bras droit de son père, aucune préparation à la haute fonction suprême....
Il faudrait savoir, pour que Paul Biya succède au président Ahmadou Ahidjo le 06 novembre 1982, il l'a fallu auparavant que Ahidjo fasse plusieurs modifications constitutionnelles avec le soutien de la France pour faire de Paul Biya le successeur constitutionnel. « 1975, il avait créé un poste de Premier ministre, qu’il avait attribué au secrétaire général de la présidence de l’époque, Paul Biya. Quatre ans plus tard, en 1979, il avait fait adopter un amendement à la Constitution changeant les conditions de gestion de la vacance du pouvoir. Jusque-là, la Loi fondamentale prévoyait une période d’intérim gérée par le président de l’Assemblée nationale, une élection devant être organisée au plus tard cinquante jours après la constatation de la vacance du pouvoir. La modification de la Constitution intervenue en 1979 a introduit un système de « dauphinat » : elle faisait du Premier ministre le successeur constitutionnel direct du président, en cas de vacance du pouvoir. Tout en prolongeant ainsi le pouvoir de nomination d'Ahidjo. », il faut préciser que Paul Biya occupait déjà les fonctions gouvernementales depuis 1962.
ALI BONGO (GABON)
Ali Bongo revient au Gabon et travaille dans le cabinet de son père entre 1987 et 1989. Son entrée dans la vie politique est une décision de son père mais se révèle compliquée, alors qu'Ali Bongo ne maîtrise pas les langues ni les coutumes locales. De 1989 à 1991, il est ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Casimir Oyé Mba. Il doit démissionner à cause de son âge : la Constitution de 1991 impose d'avoir au moins 35 ans pour exercer des fonctions ministérielles et Ali Bongo a alors 32 ans. Il revient dans le cabinet de son père.
Il se présente avec succès à la députation en 1990 dans le Haut-Ogooué. En 1996, il se présente pour prendre la tête de la province du Haut-Ogooué, qui est le fief de son cousin, le ministre de la Défense, général et ancien chef d'État-major Idriss Ngari. Ali Bongo affronte Ngari et se voit reprocher pendant la campagne sa méconnaissance de la langue locale et son absence de résidence dans la région. Mais il bénéficie du soutien de son père, qui est décisif dans son élection.
En février 1999, Ali Bongo est nommé ministre de la Défense en remplacement de Ngari au sein du gouvernement. Ali Bongo dépense beaucoup pour sa popularité au sein de l'armée et place ses alliés. Son beau-frère, le ministre de l'Économie Paul Toungui, le trouve trop dépensier et bloque un achat militaire. À ce poste, il dispose par ailleurs de peu d'influence.
Ali Bongo est réélu député en 2001 et 2006.
Vice-président du Parti démocratique gabonais, Ali Bongo est désigné candidat par le parti au pouvoir pour l'élection présidentielle prévue le 30 août 2009 et destinée à remplacer Omar Bongo, mort en juin 2009. Cette décision est le fruit d'un accord entre les élites gabonaises et la France afin d'assurer la stabilité du régime, des critiques apparaissant cependant sur cet héritage monarchique. Dans une interview accordée à Voice of America, il explique se vouloir candidat au changement. Ali Bongo est en tout état de cause un des dauphins auxquels songeait son père parmi tous ses enfants ; il est le seul à avoir été préparé de la sorte. Il utilise pleinement le PDG, machine électorale que lui a laissée son père et qui a remporté haut la main toutes les élections depuis l’avènement du multipartisme en 1990.
Le 3 septembre 2009, les résultats officiels indiquent qu’Ali Bongo est élu président de la République avec 41,7 % des voix, face à Pierre Mamboundou (25,6 %) et André Mba Obame (25,3 %). Ces derniers contestent la légalité de la proclamation et la sincérité des résultats. À la suite de l'annonce des résultats, des émeutes éclatent à Port-Gentil et sont violemment réprimées, faisant au moins 15 morts. Après la validation des résultats de l'élection, Ali Bongo est investi le 16 octobre 2009.
FAURE GNASSINGBÉ (TOGO)
Sa nomination en tant que président de la République était déjà prévue, en raison du mauvais état de santé de son père. En décembre 2002, Gnassingbé Eyadema avait fait amender la Constitution du pays, avec entre autres mesures l’abaissement de l'âge nécessaire pour être président de 45 à 35 ans, âge qu'avait son fils à cette époque. Ceci aurait permis à Faure Gnassingbé de se présenter à l’élection présidentielle de 2003 au cas où Eyadéma ne pourrait se présenter.
Avec l'aval de Jacques Chirac et tel que permis par l’amendement constitutionnel de décembre 2002, Eyadéma se présente finalement à l’élection présidentielle de 2003 qu'il remporte officiellement au premier tour avec 52 % des voix. Il fit entrer Faure Gnassingbé (jusqu’alors député) au gouvernement en lui confiant le ministère des Travaux publics, des Mines et des Télécommunications. Eyadéma annonça engager de grands travaux de réhabilitations des infrastructures partout dans le pays après le rétablissement de la coopération avec l'UE (coupée depuis 1993 à la suite de la répression d'une manifestation en février 1993).
À la suite du décès de son père le 5 février 2005 et d'un coup d'État constitutionnel soutenu par l'armée, Faure Gnassingbé devient président après avoir été élu président de l'Assemblée nationale. Sous la pression de l'opposition, de l'Union africaine et de la communauté internationale, Faure Gnassingbé renonce d'abord à être président jusqu'au terme du mandat normal de son père en renonçant à la modification de la constitution votée en toute hâte. Il annonce alors une élection dans les 60 jours. Ensuite, le 25 février, il renonce à son mandat de président par intérim et se porte candidat à l'élection présidentielle.