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Succession de Paul Biya: la violente guerre souterraine est ouverte

Succession Biya Guerre Ouverte Un Conseil national de sécurité , se serait tenu en toute urgence à l’Élysée

Sun, 11 Feb 2018 Source: ?Jean-Pierre Du Pont?

Une folle et persistante rumeur, dit depuis plusieurs jours, l’inamovible président camerounais Paul Biya, aller au plus mal sur le plan de la santé. Sur les réseaux sociaux, certains n’hésitent pas à franchir le Rubicon, quant à la probabilité pure et simple de sa mort, sans absolument aucun démenti de la part des plus hautes autorités camerounaises,

Toujours selon ces sources , devant l’inquiétude suscitée par l’état préoccupant de la santé du locataire du palais d’Étoudi , un Conseil national de sécurité , se serait tenu en toute urgence à l’Élysée , pour parer au plus pressé , notamment pour ce qui est d’une éventuelle évacuation des ressortissants français . Le scénario rwandais en 1994, est dans toutes les têtes, au Quai d’Orsay et à l’Hôtel de Brienne de la Rue St- Dominique (siège du ministère français de La Défense).

Il faut peut-être, préciser à l’adresse de ceux qui ne suivent pas les affaires du Cameroun, que toute cette vague de rumeurs, est arrivée concomitamment avec la nomination des membres du Conseil constitutionnel, dont la Cour suprême assurait les attributions jusque- là, même si la loi No96/06, portant sa création remonte au 18 janvier 1996.

Toutes ces rumeurs, auraient constitué matière à faire du mauvais sang, s’il s’était agi d’un pays au fonctionnement normal. Car , tous ceux qui possèdent un tout petit peu de mémoire , se souviendront qu’en 2004 , à l’approche l’échéance de l’élection présidentielle , une rumeur du même type , et depuis attribuée au chef de l’État camerounais lui-même , avait dès le 4 juin , couru pendant un peu plus de 48 heures , sans un démenti ou une confirmation de la moindre autorité camerounaise . On apprenait alors que, Paul Biya qui s’était envolé quelques jours plutôt pour “ un séjour privé en Europe “ selon la formule désormais consacrée, à laquelle ses compatriotes sont désormais familiers, avait rendu l’âme en Suisse au cours d’une opération chirurgicale, ayant mal tourné...

Ce n’est finalement que le 6 juin 2004, en fin d’après-midi, qu’un télégramme de la Présidence rédigée depuis la Suisse, viendra couper court à cette rumeur, pour condamner “ des rumeurs fantaisistes et malveillantes “. Dès sa descente d’avion, le jour de son retour aux apparences triomphantes, il avait fait mine de s’étonner : “ Des gens s’intéressent à mes funérailles. Je leur donne rendez-vous dans une vingtaine d’années. “

Dans l’antichambre, et les arcanes du pouvoir depuis 1962, date de son retour estudiantin de France, Paul Biya l’immense avantage de connaître tous ses ministres, dont les nominations procèdent souvent d’un jeu de chaises musicales. Depuis son accession à la magistrature suprême en novembre 1982, il a systématiquement écarté et “ tué “, tous les ambitieux qui se sont hasardés trop près de son fauteuil.

Il y a certes , eu beaucoup de sang sur les murs , et la liste des cadavres qui peuplent les placards d’Étoudi , est infiniment longue , de William Etéki Mboumoua, en passant par Philippe Matanga, Georges Ngango, Titus Edzoa, Pierre Désiré Engo, Hamidou Marafa Yaya , Édouard Akame Mfoumou , etc..., mais un des cas les plus révélateurs de la froideur de Paul Biya en matière de disgrâce , est incontestablement celui de Joseph Owona , même s’il n’est, lui pas passé par la case prison, comme certaines figures emblématiques du Renouveau .

Cet éminent juriste constitutionnaliste, ancien chancelier de l’université de Yaoundé, avait un temps été secrétaire général adjoint à la présidence de la République, ensuite ministre de la Fonction publique et de la Réforme universitaire, ministre de l’Enseignement supérieur, avant finalement de devenir le secrétaire général de la présidence en 1992. Object de toutes les convoitises, cette fonction attribue à son titulaire une toute puissance, qui n’a d’équivalent que celle du prince dont il est le plus proche collaborateur.

Sorte de premier ministre puissance 1000, le secrétaire général de la présidence au Cameroun, est dans les faits et la pratique quotidienne du pouvoir, une sorte de président - bis. L’homme par qui, tout procède pour retenir l’attention, ou avoir l’oreille du prince.

Soupçonné par Paul Biya, de vouloir devenir Kalife à la place du Kalife, Joseph Owona a soudainement et brutalement été rétrogradé en 1994, au poste de ministre de la santé. Totalement écarté en 2004, des instances gouvernementales, il avait dans l’intervalle occupé le ministère de la jeunesse et des sports. Selon l’entourage présidentiel, l’hôte d’Étoudi lui reprochait entre autres, son litige avec la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), ayant début 1999, entraîné pour quelques heures la suspension du Cameroun, de la planète FIFA...

Afin de se maintenir au pouvoir, Paul Biya parfait connaisseur du “ Prince “ de Nicolas Machiavel, applique la règle du “ diviser pour régner “, pour débusquer au sein du fleuron de l’élite politique et administrative qui l’entoure, des “ ambitieux “ susceptibles de en direction de son fauteuil. Ainsi distille- t-il, lui - même le poison des inimitiés et de la haine, entre les ministres, afin que ces derniers, fassent le travail à sa place en se neutralisant mutuellement.

Pour cela, sa tactique est simple. Quand il procède à un remanient, il n’est pas rare que Paul Biya remplace un ministre, par son ennemi le plus redoutable, et plus farouche. Il avait par exemple, remplacé Joseph Owona au poste de secrétaire général de la présidence, par son adversaire Titus Edzoa, avec lequel il se livrera à une sorte de course - poursuite, dans l’occupation des postes.

Il n’a également pas échappé, à ses compatriotes que le président avait délogé l’ancien ministre de la Défense, Rémy Ze Meka au bénéfice de son adversaire, Alain Edgar Mebe Ngo’o. Et pourtant, les deux hommes non seulement sont parents, mais le premier, a autrefois mis le pied du second à l’étrier.

L’autre corde , dont dispose Biya a son arc , consiste par exemple à recevoir un ministre ou un conseiller , à qui il fait croire que leur entrevue est secrète , et qu’il ne devra rien en dire aux autres collègues . Sauf qu’au terme de cette entrevue, le président s’empresse d’en informer l’entourage du malheureux, qui devient aussitôt la cible à abattre de ses autres collègues.

Il arrive aussi, au président de choisir parmi ses ministres où hauts conseillers, quelqu’un à qui il laisse croire qu’il sera son dauphin. Pendant des mois ou des années, il multiple des attentions à l’endroit de “l’heureux élu”, qu’il reçoit ostensiblement à sa table, et le convie à tous ses voyages, officiels comme privés. On l’a ainsi vu faire, avec l’ancien grand argentier du Cameroun, Polycarpe Abah Abah, depuis pensionnaire de la prison centrale de Kodengui. Éphémère favori du prince, le président le couvait d’attentions et d’égards, en lui faisant porter des enveloppes et des parts de viande, histoire de susciter des ressentiments envers le malheureux ...

Alors, que dire du ball des prétendants (photos) qui lorgnent tous, en direction du fauteuil présidentiel?

Tous y pensent, pas seulement en se rasant, mais constamment, en tout lieu, et de jour comme de nuit, mais personne n’ose se dévoiler, de peur de se cramer comme on le ferait en s’approchant un peu trop du Soleil.

Dans le genre, René Emmanuel Sadi, grand favori selon les pronostics des gens bien introduits. Très discret, effacé, et pas mondain pour un sou, ce Babouté de Yoko, est très apprécié du chef de l’État, dont il sert à l’occasion de plume. Présent aux côtés de Paul Biya, dans tous les déplacements officiels comme privés de ce dernier, il est notoirement connu pour ne pas goûter aux mondanités. Très sobre, dans ses goûts, l’homme ne semble pas très connu de ses compatriotes, et a par nature, horreur des conflits qu’il évite.

Martin Belinga Eboutou, conseiller très influent qui a l’oreille du président, et aussi donné sur les starting-blocks de la succession de Paul Biya, entretient une incompatibilité d’humeur à l’endroit de René Sadi, qu’il exècre.

Suivent Amadou Ali, Lous - Paul Motazé, et Laurent Esso, qui n’ont aucune intention de se faire manger la laine sur le dos. La clarté vient de la part, d’Ismaël Bidoung Kpwatt, vous savez le fondateur de l’atalakou présidentiel planétaire. Il dit n’avoir aucune envie de devenir président de la République, puisqu’il trouve pleinement son compte dans ses finitions actuelles de courtisan zélé.

Auteur: ?Jean-Pierre Du Pont?