Au début du mois de juin 2004, la nouvelle du décès du président camerounais Paul Biya est annoncée via Internet. Pendant 48 heures, la peur s’est emparée du sérail et personne n’ose ni contredire, ni prendre ses responsabilités en l’absence du chef de l’exécutif. Les recherches effectuées finissent par identifier nommément Ndzana Seme. Le ministre de la Communication de l’époque, Jacques Fame Ndongo se veut d’ailleurs affirmatif :
« La source médiatique originelle de la rumeur diffusée a été clairement identifiée en la personne d’un aventurier de la communication d’origine camerounaise, ex-employé de banque subrepticement reconverti au journalisme, puis volontairement émigré aux États-Unis d’Amérique à la fin de l’année 1990 ». Le ministre ne cite, cependant pas de nom, mais il a identifié néanmoins le site Internet africanindependent.com et relayée par le site web cameroun link, illicitement soustitré portail officiel du Cameroun. Africanindependent.com publie un article : « le président Biya serait mort en Suisse ». L’article est daté de juin 2004 alors que la nouvelle se propageait déjà depuis dans les rédactions la veille.
Le ministre apportera d’ailleurs plusieurs précisions sur la nature de monsieur Ndzana Seme. « L’intéressé, bien connu des milieux médiatiques camerounais, s’est constamment illustré par des comportements anti professionnels notoires, qui lui ont valu à plusieurs reprises de se retrouver en délicatesse avec la justice camerounaise, pour des délits de presse aussi graves que la diffamation, les fausses nouvelles et leur propagation… il fait état de mouvements de troupes et de fouilles systématiques dans les villes de ce pays d’Afrique centrale, notamment à Yaoundé ainsi que des scènes de liesse populaire ».
Comme réplique à cette rumeur, la présidence de la République démentira : « Les rumeurs malveillantes et fantaisistes sur la mort de Paul Biya en bref séjour privé en Europe » et annoncera « son retour dans les prochains jours au Cameroun ». À son arrivée à l’aéroport de Nsimalen quelques jours plus tard, Paul Biya, sûr de lui, donnera rendez- vous aux propagateurs de cette fausse information dans une vingtaine d’années. Un média titrera à la une « le fantôme est de retour ». Au début de ce mois de février, un site utilisé par certains internautes fait courir une rumeur sur la disparition du chef de l’Etat camerounais. Une rumeur de plus.