Les institutions sont si faibles qu'elles ne pourront pas sauver le Cameroun après Biya
Depuis quelques semaines le silence de Paul Biya face à la pandémie coronavirus au Cameroun fait polémique et le buzz des médias sociaux.
Des rumeurs enveloppées d'un poisson d'avril annoncent sa mort sur les réseaux sociaux. Des démentis du gouvernement qui n'arrêtent par la rumeur. Un leader de l'opposition Maurice Kamto président du MRC, candidat à la dernière élection présidentielle du 07 octobre 2018 lui a donné un ultimatum de sept jours pour qu'il s'exprime au peuple camerounais sur la crise sanitaire Covid-19.
Bien que actif sur Twitter par des nominations, décrets, mais toujours aucune apparition physique de Paul Biya, la dernière en date est le 11 mars 2020 au palais de l'unité où il recevait Peter Balerin ambassadeur des États-Unis au Cameroun. « L’ambassadeur des USA au Cameroun, S.E. Peter Barlerin et moi, avons discuté ce jour au Palais de l’Unité des sujets d’intérêt commun, notamment la santé et la situation dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. », avait écrit Paul Biya sur Twitter.
Un Cameroun sans Biya, est un Cameroun qui vivra des lendemains très difficiles, en 38 ans de pouvoir sans partage, Paul Biya âgé de 87 ans a bâti un pays qui se repose sur un homme fort (Biya) et non sur des institutions fortes. Il dirige le Cameroun par décret, tout est fait sur ses hautes instructions, un culte voué sur sa personne. Un pays dirigé par des vieillards moyenne d'âge 70 ans, aucune place donnée à la jeunesse donc pas de projections pour le futur du pays. Un armée qui est plutôt une garde prétorienne et non une armée nationale. Un tribalisme ambiant à tous les niveaux de la société, un peuple amorphe, une pauvreté extrême, une opposition inexistante, affamée, une société civile faible, des guerres dans les deux régions anglophones et à l'Extrême-nord..en bref un cocktail pour une explosion.
Les institutions sont si faibles qu'elles ne pourront pas sauver le Cameroun après Biya, c'est le plus fort du système machiavélique qui prendra le pouvoir.
Même la constitution ne rassure pas, elle fait du président du sénat le président par intérim et actuellement c'est Marcel Niat Njifenji, un autre vieillard de 85 ans, malade, inapte.. Il ne pourra pas contenir les appétits des uns et des autres pour le pouvoir.
ARTICLE 6 :
(4) En cas de vacance de la Présidence de la République pour cause de décès, de démission ou d’empêchement définitif constaté par le Conseil Constitutionnel, le scrutin pour l’élection du nouveau Président de la République doit impérativement avoir lieu
vingt (20) jours au moins et cent vingt (120) jours au plus après l’ouverture de la vacance.
a- L’intérim du Président de la République est exercé de plein droit, jusqu’à l’élection du nouveau Président de la République, par le Président du Sénat. Et si ce dernier est, à son
tour empêché, par son suppléant suivant l’ordre de préséance du Sénat.
b- Le Président de la République par intérim - le Président du Sénat ou son suppléant ne peut modifier ni la Constitution, ni la composition du Gouvernement. Il ne peut recourir au référendum. Il ne peut être candidat à l’élection organisée pour la Présidence de la République.
c- Toutefois, en cas de nécessité liée à l’organisation de l’élection présidentielle, le
Président de la République par intérim peut, après consultation du Conseil Constitutionnel,
modifier la composition du Gouvernement.
Après cette petite ébauche, on peut déjà en déduire que rien n'augure des moments après Biya.