Des combattants présumés de BokoHaram se sont lancés à cheval à l?attaque de trois villages du nord-est du Nigeria ce weekend, tuant près de 80 personnes. Les jihadistes de cette secte ont d?abord tué 18 personnes à Larai, un village voisin. Au soir du 24 août 2015, dans deux autres localités près du Lac Tchad, six enfants et un membre d?une milice d?auto-défense locale ont été abattus.
D?après des sources militaires, les assaillants venus à cheval ont ouvert le feu dans ces villages à la tombée de la nuit. Un villageois, Aisami Ari, a confirmé ce bilan après s?être réfugié samedi à Kousséri.
«Ils sont arrivés sur des chevaux vers huit heures et demi du soir et ont commencé à tirer de manière sporadique. Tout le village a été plongé dans la confusion et tout le monde a fui. Nous sommes revenus après leur départ et avons découvert qu?ils avaient tué 68 personnes », a-t-il raconté.
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, lorsque, le 24 mai 2015, les djihadistes ont pris Kaholo (près de 80 km au nord de Kousséri), ils ont tué une cinquantaine d?habitants et mis 3 000 personnes en fuite. Le bilan est manifestement plus lourd.
Les témoins décrivent les dépouilles décapitées, les traces de sang noirci, l?imam aux mains liées, la peau tirée sur les cadavres et l?odeur de mort omniprésente. Un militaire parlant sous couvert de l?anonymat a cependant limité le bilan à 56 morts, ajoutant que quatre personnes avaient également été tuées le 06 août 2015 par les terroristes dans le village de Kara, proche de Fotokol. «Parmi les victimes figurent l?imam du village, son fils et deux voisins», a affirmé le soldat.
Enfin, un habitant, Saleh Musa, a rapporté qu?une attaque s?était produite le lendemain dans le village de Hambagda (2km de Kerawa) où sept habitants ont été tués et cinq autres blessés.
Les survivants évoquent tous le même mode d?attaque liée à Boko Haram. «Les attaquants sont arrivés à cheval vers deux heures de l?aprèsmidi au moment de la prière à la mosquée. Au cours des dernières semaines, les extrémistes ont tendu des embuscades meurtrières et commis des attentats suicides. C’était l?oeuvre de femmes.
Ils se sont rendus directement à la mosquée et ont ouvert le feu sur les fidèles», a déclaré Musa, qui a réussi à fuir et à se réfugier dans la petite ville d?Askira. Le 15 août 2015, les combattants islamistes de Boko Haram n?ont rien épargné au cours de l?offensive la plus « destructrice » à Kamouna. S?appuyant sur des témoignages un élément du Bir reste dubitatif.
« Le nombre exact de victimes à Kamouna et dans les 16 villages alentour est inconnu, avec des estimations allant de dizaines de victimes à 300 morts ou plus », dit-il. Cette vague de violences a fait plus de 1 000 morts et porté un coup à l?offensive lancée en février par quatre pays riverains qui avaient réussi à chasser le groupe islamiste de la plupart de ses bastions.