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Tensions à Etoundi: les coups bas des collaborateurs de Paul Biya mis à nus

Belinga Ngoh Etoundi Belinga Eboutou et Ferdinand Ngoh ont confisqué toutes les nominations devant un Paul Biya fatigué

Mar., 12 Sept. 2017 Source: Boris Bertolt

"Si au fil des mois, des sonnettes d’alarme n’ont cessé de prendre à témoin l’opinion pour dire que la plus haute Institution de notre pays est le lieu des frustrations et des « entorses républicaines », ce n’est certainement pas parce que ceux qui le font de manière engagé ne sont pas contre le pays. Au contraire !

Ceux le penseraient ne sont nullement pas plus patriotes que le reste de Camerounais qui s’étonnent du fait que si cette Institution ne marche pas (avec au premier chef son CAPUT), c’est le signe que nous frôlons le Rubicon. Nous livrerons ici trois (03) Actes pour mettre une fois de plus cet état alarmant de notre pays.

Acte 1 : L’affaire des primes d’un certain nombre de Responsables de la Présidence de la République

Plusieurs Responsables de la Présidence de la République n’ont pas leurs primes depuis le début de l’année 2017. En effet, ce qui est appelé Primes ou « frais » de fonctionnement pour certains Responsables ici ne sont pas toujours régularisés pour des raisons diverses. Ils occupent les postes d’Attachés, de Chargés de Mission… et n’ont pas reçus leurs « frais » comme ce fut le cas depuis des années.

La raison principale évoquée est que le Secrétaire Général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, aurait décaissé cette ligne au niveau du Ministre des Finances (Alamine Ousmane Mey) et l’aurait utilisé pour des dépenses dont lui seul sait aujourd’hui les justificatifs au moment où le Cameroun vient de s’endetter auprès des Institutions de Bretton Woods. Ces Responsables se plaignent et se posent des questions sur ces pratiques coutumières à la PRC qui vise à fragiliser les plus proches collaborateurs du Chef de l’État.

Pour rappel, l’on se souvient que c’est bel et bien Martin Belinga Eboutou (allais Tom Dollar) qui, sur instruction de Paul Biya de lui proposer une réforme de la Présidence avait tôt fait de rendre plutôt le Secrétariat Général puissant en termes de « mobilités » de fonctionnement. Un exemple de cette réorganisation est connu : l’Intendance Principale du Palais a été transféré au Secrétariat Général.

Tom Dollar pensait être nommé Secrétaire Général. Mal lui en avait pris ! Aujourd’hui les responsables qui recevaient ces fris de carburant et autres fonctionnements en « liquide » n’ont rien reçu jusque-là. Or, la ligne étant vidée, le MINFI ne peut plu répondre d’un autre décaissement non prévu et c’est Ferdinand Ngoh Ngoh qui est aujourd’hui accusé.

L’autre problème ce sont les missions à l’intérieur et à l’étranger de ces Responsables. Statutairement, ces mêmes Responsables ont droit à un certain nombre de missions tant en interne qu’à l’extérieur du pays. Or, aujourd’hui, ils se plaignent du fait que tous ceux qui ont refusé de se compromettre et de rentrer dans les « réseaux » sont blacklistés pour tous ces avantages. Une façon de les « mettre à genou » et de les clochardiser.

Acte 2 : Le profil de carrière d’un certain nombre de Responsables de la Présidence de la République compromis et inquiétant

Tout le monde le sait, la Présidence de la République est connue pour être le lieu par excellence de production de l’élite gouvernante. Bref, quand tu y était comme Attaché, Chargé de Mission ou Conseillé Technique… c’était pour préparer tous ces hauts cadres et fonctionnaires aux hautes fonctions et responsabilités de la République.

Aujourd’hui, certains ont atteint l’âge de la retraite et ont bénéficié des rallongements sans aucunes perspectives d’être nommés demain. Ceux qui se rapprochent de la retraite sont dans une situation de découragement et de déception.

La raison évoquée par ces Responsables revient une fois de plus sur la toute puissance de deux Hommes : Martin Belinga Eboutou et Ferdinand Ngoh Ngoh qui ont confisqué toutes les nominations devant un Paul Biya fatigué, dépassé, inerte, vieux…

Si le premier ne propose pas ses frères du « pays organisateur » ou les membres de son « réseau », le second nous a démontré depuis sa présence à la Présidence que les Nanga Eboko sont les plus intellectuels et ce n’est qu’eux qui doivent occuper les postes de DG, de membre de Conseil d’ Administration des entreprises publiques et parapubliques, de Chefs des projets Structurants, etc.

Quelques cas illustrent ce clientélisme tribalo-managérial. Le tout puissant Conseiller Technique Oswald Baboke et son beau frère un certain Jean Paul Abena sont les plus puissants auprès de la Première dame Chantal et le font savoir à qui veut les entendre. L’autre cas est le Conseiller Christian Penda Ekoka qui n’a plus accès à la Présidence de la République parce que Tom Dollar lui a enlevé son badge d’accès.

D’autres révélations sont tout aussi troublantes !

En effet, les recoupements font état de ce qu’aujourd’hui, la mort du Monseigneur Jean-Marie Benoît Bala, ce Serviteur de l’Église catholique au Cameroun, reste un problème qui hante les cercles de Yaoundé. On a d’ailleurs observé une sorte de conflit qui s’est s’exprimé sous la forme de ping-pong entre le Clergé catholique et les autorités de la République, notamment le Communiqué controversé du Procureur général Jean Fils Ntamack.

Une chose est sûre en effet. C’est le défilé du Nonce apostolique Monseigneur Piero Pioppo au Cabinet Civil durant cette crise. La question que les collaborateurs du Chef de l’État se posent est celle de savoir pourquoi cette visite répétitive en ces hauts lieux de la République au moment où le Clergé catholique se posait des questions et affirmait clairement que ce Serviteur de Dieu a été bel et bien assassiné.

Acte 3 : Les élections de 2018

Devant cette situation de déception et d’interrogations permanentes de ces hauts cadres de la Présidence de la République, il y a lieu de s’inquiéter. Si l’on sait que Paul Biya est partant pour gagner cette élection (du moins l’élection présidentielle !) au regard des lois en sa faveur et de la machine électorale de son parti et d’une certaine élite, on est certain que 2018 se s’annonce en lumière.

Si actuellement aucun de ces Responsables ne veut pas lever sa voie pour se faire entendre et exprimer leur désarroi et leur courroux, il y a tout de même un découragement de leur part. Beaucoup disent aujourd’hui qu’ils ne peuvent pas travailler pour laisser voir les autres profiter seuls au point de les narguer. Ils disent qu’ils iront aux élections sans plus « mouiller » les maillots comme d’habitude et feront le strict minimum.

Ces Responsables sont également prêts de dénoncer tous les « fils de Paul Biya) qui se sont enrichis sauvagement en amassant des trésors de guerre pour remplacer le CAPUT le moment venu. Actuellement, c’est le silence et le « noir/blanc » dans les hautes sphères de l’État devant ces multiples problèmes que connait aujourd’hui le Cameroun et dont Paul Biya est à la tête : affaire des Anglophones, crise économique « étouffée », organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), Guerre contre la secte Boko Haram, enrichissement « sauvage » d’une élite bien connue depuis quelques temps, etc.

Tout le monde ne comprend plus cette course au contrôle de l’État et avancent une seule réponse : PAUL BIYA N’EST PLUS LE MAÎTRE DU JEU À CAUSE DE SA SÉNILITÉ, DE SON INERTIE, DE SON DÉPASSEMENT… »

Auteur: Boris Bertolt