C’est en grand vainqueur que le président du groupe l’Anecdote Amougou Belinga a annoncé son voyage ce mercredi à P aris pour participer à l’Assemblée général du groupe Telesud dont il est le patron. Ce déplacement effectué malgré la mesure d’interdiction de sortie du territoire qui planait sur lui n’enlèverait en rien le plan de son arrestation. Cette pratique obéirait plutôt à une règle courante dans le sérail qui consiste à faire baisser la garde des collaborateurs tombés en disgrâce avant leur arrestation. Dans cette tribune, David Eboutou raconte l’histoire d’autres cadres du régime qui ont connu le même sort que Amougou Belinga. Ils ont été autorisés à sortir du territoire avant de se faire arrêter à leur domicile quelques jours après leur retour au Cameroun.
Après avoir été débarqué du Gouvernement en 2008, et , alors qu'il vient de prendre un Visa à l'Ambassade de France pour aller effectuer des soins médicaux auprès du spécialiste français qui le suivait depuis de nombreuses années, c'est alors que le Délégué Général à la Sûreté Nationale de l'époque va lui servir une interdiction de quitter le territoire national.
Surpris,puisque n'ayant jamais fait jusque-là l'objet d'une interpellation judiciaire quelconque depuis sa sortie du Gouvernement, il va néanmoins saisir le Président de la République pour lui expliquer la situation.
En bref , il sollicitait le Très Haut arbitrage du Président de la République dans ce qu'il pensait alors être un "mauvais coup " ,un " excès de zèle " de certains de ses collaborateurs qui contrôlaient l'appareil répressif camerounais.
La réponse du Président de la République ne s'était pas faite attendre puisque la même semaine , il lui était remis ses documents officiels avec levée de la décision d'interdiction de quitter le territoire national.
Tout heureux, l'homme avait donc quitté le Cameroun la même semaine et avait débuté son traitement en territoire français.
Seulement, alors qu'il y était, quelques uns de ses anciens collaborateurs et proches au Cameroun avaient commencé à lui envoyer des messages alarmants.
En somme ,ces messages se résumaient à peu près ainsi :" Vieux ! Ne reviens plus ici. Pense à rester là-bas une fois. HP n'est pas content. Il te réserve une mauvaise surprise..."
Et lui, de leur répondre à chaque fois :" Pendant que j'étais au Cameroun, on ne m'a notifié d'aucune charge. Je ne me reproche de rien. D'ailleurs, je ne pense pas que HP soit proche de vos allégations car lui-même a autorisé en personne mon déplacement pour la France afin que j'y vienne suivre mes soins. S'il m'avait reproché quelque chose, je ne pense pas qu'il m'aurait laissé sortir du territoire national."
Et de renchérir :" Je rentrerais chez moi bientôt car je n'ai d'autres destins qu'au Cameroun. S'il advenait que la justice camerounaise ait besoin de moi, j'irai répondre car,je ne me reproche de rien."
La suite de l'histoire est connue.
L'homme était rentré et avait été cueilli dans son domicile quelques semaines plus tard. À ce jour, malgré le fait qu'en 2012, la justice l'ait acquitté, blanchi et ordonnée sa libération immédiate, il continue de croupir dans les geôles de la Prison Centrale de Kondengui et cela dure déjà 13 ans....
Une pensée ce matin à cet homme qui est plus qu'un père pour moi.
Que ceux qui savent lire les signes lisent avec les yeux d'initiés au regard de l'actualité !
Dieu nous parle à travers l'Histoire et moi, je suis Historien de formation.