Tribalisme: 'après la police, vous verrez le même scénario à l'Enam , à l'Iric ou à l'Emia'

Paul Biya et Martin Mbarga Nguele, patron de la police camerounaise

Sun, 17 Sep 2023 Source: Arlette Framboise Doumbé Ding

ADMISSION À L'ÉCOLE DE POLICE. Sur les 526 inspecteurs de police déclarés admis dans celle école, plus de 450 viennent du même groupe ethnique que le président de la République. Soit 85% des admis.

D'après les chiffres, 85% des admis sont les 'frères du village' et il n'en reste que 15% pour le reste du Cameroun. Autrement dit sur 526 candidats admis à l'école de police, 450 appartiennent à la même aire culturelle que Paul Biya et il n'en reste que 76 places pour le reste du Cameroun.

Dans un pays où une guerre de sécession à vu le jour au noso en raison de ce que les anglophones ont eux-mêmes qualifié de sentiment d'exclusion et de marginalisation, le présent résultat du concours d'entrée à l'école de police n'est pas seulement l'expression d'un tribalisme outrageant, mais il est aussi et surtout l'expression d'une irresponsabilité révoltante.

Je pense que même ceux qui bénéficient du coup de pousse tribal pour être admis aux différents concours au Cameroun depuis des décennies devraient à un moment se révolter contre cette pratique par solidarité au reste du Cameroun victime de la marginalisation d'un régime boulimique, tribaliste et irresponsable.

Comment comprendre cette obsession du régime à la marginalisation dans un pays pourtant en guerre à cause de la marginalisation ?

On nous a expliqué à une époque qu'il fallait bannir le mérite dans les concours pour laisser la place à politique de l'équilibre régional qui accorde la chance aux enfants venus de toutes les régions du Cameroun. Sauf que l'observation des faits montre qu'il n'existe ni mérite, ni équilibre régional dans l'admission aux grandes écoles du Cameroun. Il n'y a que le clientélisme et surtout le tribalisme qui priment sur le choix des candidats admis à ces grandes écoles.

Après l'école de police, vous verrez à peu près le même scénario à l'Enam, à l'Iric ou à l'Emia par exemple. Et ça va se poursuivre avec des nominations tribalistes dans divers services de l'État. C'est absolument scandaleux et désespérant dans un pays où on parle du vivre ensemble. Tout pour nous et rien pour les autres.

Avec ça le RDPC attend que les Camerounais élisent sont candidat à la prochaine présidentielle pour qu'il vienne perpétuer la marginalisation et le tribalisme à outrance au Cameroun. C'est ça ?

Auteur: Arlette Framboise Doumbé Ding