D’après une source au TCS le dosser d’Emmanuel Leubou est vide
D’après une source au Tribunal criminel spécial (TCS) à Yaoundé, le dossier d’Emmanuel Leubou, ex-cadre de la cellule informatique de la Direction des dépenses, du personnel et des pensions (DDPP) au ministère des Finances, est vide. Autrement dit, il n’existe aucune preuve de détournements de fonds publics contre lui. Emmanuel Leubou croupit à la prison centrale de Yaoundé depuis le 4 mai 2018 : « des tractations sont en cours pour son expatriation », nous a révélé notre source au TCS.
Emmanuel Leubou a été accusé pendant plusieurs semaines par des agents du pouvoir de Yaoundé sur les réseaux sociaux d’avoir perçu des milliers de salaires chaque mois pendant 10 ans à partir de matricules qu’il a pris le soin de fabriquer à la cellule informatique de la DDPP dont il était le chef.
Impossible, souligne notre source au TCS proche du dossier Leubou : « c'est au Ministère de la fonction publique qu'on attribue les matricules aux fonctionnaires et agents de l’État, c'est le SIGIPES (système intégré de gestion du personnel et de la solde) qui les génère; il y a donc lieu de se demander comment Leubou aurait créé des matricules fictifs dans SIGIPES, c'est vrai que le SIGIPES est décentralisé, dans chaque ministère, il y a un chef de cellule SIGIPES qui est juste le point focal de cette application dans ces ministères, par déduction ne peut créer ou supprimer un matricule ».
La vérité est que c’est Sarah Amougou, magistrate à la Cour suprême et épouse de Jean Pierre Amougou Belinga, directeur général du groupe de presse l’Anecdote et ami du tout puissant ministre de la Justice, Laurent Esso, qui est la commanditaire-en-chef de l’arrestation et de la séquestration d’Emmanuel Leubou à la prison centrale de Yaoundé. Et pour cause, ce dernier, du temps où il occupait les fonctions de chef de la cellule informatique de la DDPP s’est attaqué à un réseau d’octroi d’avances de solde fictives qui permet à plusieurs ministres, directeurs généraux de société, commissaires de polices, colonels et généraux dans l’armée entre autres hauts fonctionnaires, de pouvoir gagner 1,2 voire 3 millions par mois alors que leur salaire net n’excède pas 250 000 FCFA.
Emmanuel Leubou croupit en prison alors que Madame Leufang, chef service des oppositions à la direction du Trésor qui favorisait tout ce faux est libre de ses mouvements alors qu’elle a été citée dans la lettre de dénonciation déposée au TCS par Leubou. Madame Leufang, faut-il le rappeler, est la sœur de Sarah Amougou. Affaire à suivre.