Tricherie, Corruption: Concours de la police, aïe !...

Fri, 27 May 2016 Source: Patrice Etoundi Mballa

Nous avions toujours été nombreux à ne pas pardonner à Amnesty lnternational de rappeler sans cesse que l’administration camerounaise « est l’une des plus corrompues du monde ». De toute façon, nous n’en croyions pas un mot. 

Chauvins et patriotiques jusqu’au bout des doigts, nous en étions plutôt fâchés ; car, nous y voyions sinon un à-priori raciste, du moins, une « enquête bâclée » qui ne relevait pas, d’après nous, des faits
concrets. Et, ma foi ! nul ne saurait reprocher à des citoyens libres d’aimer leur « cher et beau » pays, au point de réfuter d’emblée tout ce qui risque d’écorcher, à travers le monde, sa belle renommée… 

Donc, dans quelques jours, comme si de rien n’était, nos élèves-commissaires, officiers, inspecteurs et gardiens de la paix vont entrer en formation, à l’issue des soi-disant concours où la corruption, les tricheries et les tripatouillages les plus ignobles auraient battu tous les records imaginables. 

Nous sommes sérieusement embêtés.En effet, d’après des documents qui circulent et que l’on retrouve presque partout, y compris sur le Net,les résultats de ces différents concours sont d’une opacité inextricable…

Ainsi, en comparant les listes officielles que des journaux locaux avaient, en leur temps et à leur profit, intégralement publiées, où figuraient, par ordre alphabétique, les noms des « admissibles », avec les listes des définitivement « admis », cela coupe le souffle et brouille la raison : certains « définitivement admis » ne figuraient même pas parmi les « admissibles ». La conclusion se tire d’elle-même : certains « admis », définitivement , n’ont jamais mis les pieds dans une salle de concours. 

En restant dans la même logique, on est obligé de reconnaître que ces « miraculeusement définitivement admis » sont, par rapport à la police et au parcours d’honneur qu’elle impose, des corps totalement étrangers. 

Demain, ils seront inspecteurs, officiers, commissaires et tout ce que vous voulez; mais, la triste vérité demeure : ces « migrants n’ont jamais voulu être policiers ; ils n’ont fait l’objet d’aucune enquête de moralité; ils n’ont subi aucun concours. Ah, les veinards !... Mais, il faut les plaindre ; car, toute leur carrière durant, ils ne seront jamais fiers de la manière peu glorieuse dont ils sont entrés à la police, avec effraction.

Des amis qui semblent connaître, mieux que nous, les « réalités profondes du pays » nous ont averti qu’il ne fallait pas parler des problèmes de la police, à haute voix, parce qu’ils « proviennent de très
haut et qu’ils sont délicats ». 

Auteur: Patrice Etoundi Mballa