'Un Camerounais ne sait pas dire non à une coupe de Champagne', Nadia Fotso dénude les jouisseur d'Etoundi

Nadia Fotso dénude jes jouisseur Etoundi

Tue, 25 Jan 2022 Source: Nadia Fotso

La CAN, le sucre de la CAN, la fête, les champagnes, le piment… C'est tout cela qui décrit le régime qui dirige d'une main de maître siphonne les ressources du Cameroun et viole violemment - et sans vaseline-les Camerounais. En résumé, c'est ce que l'on peut dire d'une nouvelle tribune publiée ce mardi 25 janvier par Christelle Nadia Fotso. La fille du feu milliardaire et cadre du RDPC, Victor Fotso déplore les morts en cascade ces derniers jours, alors que la fête continue pour ceux qui en ont les moyens. Eh bien, lisons Nadia dans la tribune ci-dessous.

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"Des morts…dans une boîte de nuit...avant un match…ils rappellent d’autres morts qu’on ne voit pas, qu’on refuse de voir, qu’on oublie trop rapidement pour continuer sans se poser de questions, réfléchir, agir, pleurer sans manger et cesser une fuite collective en avant permanente…les obsèques seront expéditifs pour tuer les deuils...des enquêtes qui ne mèneront à rien puisqu’elles font partie du bal… tout pour ne pas arrêter les festivités tant la musique est bonne, le vin aussi…le pays est merveilleux…

Le Cameroun est une fête. pour qu’elle soit pimpante, il faut des “blancs”…il y a Claude Le Roy chaleureux, sympathique, généreux, bienveillant, inoffensif…Il faut Blé Goudéiser…créer des ennemis, des djous-djous afin que la populace se contente de petits plaisirs et jouisse dans les stades où il n’y aura jamais de dieux…belles paroles…belles personnes… des iPhone 100…belles images.. Instagram… les appétits rassasiés et la vanité disgracieuse de gens oints…l’ivresse insolente du présent qui massacre le passé en insultant l’avenir…la fête est irrésistible et la foule dansera autant que possible en acceptant de mourir d’aimer…

Le Cameroun gagnera sans doute sa Coupe d’Afrique des Nations …victoire à la Pyrrhus... Même divisés, tous seront contents…Un Camerounais ne sait pas dire non à une coupe de Champagne…Le football est le nouvel opium des peuples…

Des morts…des deuils impossibles dans un pays sans communauté nationale qui ne croit ni en la liberté ni en la justice… Le patriotisme y est un fétiche, non mieux un totem. Les Camerounais sont des Coloniaux…Ils se mangent et se njitapent.

Auto-prédation avant de quitter le No man’s land pour rejoindre un ailleurs où ils mettent leur masque blanc. Bantous de Washington ou de Paris…

Face à tout cela, je ne suis, paraît-il, qu’une go qui a du chagrin et qui pleurniche incapable d’être laide et de se taire en prenant sa part sans plus geindre… Ce serait tellement moins tragique et plus reposant si le déshonneur et le reniement étaient Maptué-compatibles…Hélas, il y a plus que les choses de la vie de nègre…Ce sur-moi qui n’est pas que de l’ego dopé par de la rage et une belle tristesse qui empêchent de faire la fête cernée de cadavres en plein njitapage …

Impossible pour une infirme qui vole de rejoindre les sauvageons ou plus élégamment pour citer Achille Mbembe la communauté des captifs et des fuyards pour accepter la dangereuse ambition d’être ce que Mongo Béti disait de Monseigneur Dongmo une goutte d’humanité en y mettant avec beaucoup d’effort de la la pensée profonde et stylée.

Le Cameroun est une fête…Je regarde en espérant me tromper sans pouvoir mentir à ma mémoire et trahir mon père en insultant ce qu’il a été qui l’a piégé mais qui me porte...Mais mi gente, ces phrases sont celles d’une femme de peine qui ne renonce pas…Ne l’écoutez pas…En amour, il ne saurait y avoir d’exigence et d’orgueil surtout si le but n’est que de copuler, de vivre, et de manger sans entrave. Le Cameroun est une absurdité où la décadence et la mort sont une fête pour se déresponsabiliser en se njitapant.

La fête est belle…la CAN est sucrée…Blond, encore frais, Claude Le Roy valide, apprécie et applaudit…C’est l’essentiel…Le njitapage est jouissif donc les orgasmes comme tout le reste sont permis même en présence de morts que l’on zappe parce qu’on n’a rien à leur dire puisqu’on les aime sans les respecter comme ce pays…la route continue…la roue tourne…chacun son tour…Rien n’est interdit.

Nos histoires tues, brutalisées et humiliées violent l’Histoire qui refusera bien un jour de continuer d’emmener les Camerounais danser le soir.

PS . J’aime beaucoup Claude Le Roy. Je l’ai rencontré quand j’avais 8 ans chez ma marraine à Yaoundé…il a été génial...J’ai simplement et enfin d'abord surtout un problème croissant avec l’Afrique des bons sentiments, de l’affect, de gens qui l’aiment sincèrement mais superficiellement sans qu’à un moment dans ce rapport ne se pose la question de l’égalité…

Claude Le Roy a posé dans une interview sur France 24 cette question trop facilement et habilement en terme d’Africanité mais le hic est ailleurs...

Le problème avec lui est le même toute proportion gardée qu'avec Vincent Bolloré…la question n’est pas leur Africanité, elle n’est pas personnelle car ce qui est essentiel est ce qui leur est possible sur des terrains de jeu africains qui le serait difficilement voire impossible à ceux qu’ils conduisent, pour dire les choses vulgairement les indigènes non seulement localement mais hors d’Afrique…Cette asymétrie est tout ! Elle dépasse même l’Africanité de ces deux Bretons et surtout la sympathie que j’ai pour le Bon Claude qu’il m’est impossible de clasher".

Auteur: Nadia Fotso