Les procureurs d’Eséka et d’Ekounou mènent une enquête contre inconnu. Une autre, cette fois-là, technique est ouverte à Camrail. Et le chef de l’Etat a créé une commission pour la même cause. Revue des missions. Qui fait quoi ?
Il y a un besoin pressant d’informations sur l’hécatombe d’Eseka. Les premières demandes étaient liées au bilan. Combien y a-t-il des morts ? Pour l’instant, l’on parle d’environ 80 et de 600 blessés. C’est l’accident le plus meurtrier dans l’histoire du transport ferroviaire au Cameroun. Après le bilan, le public a souhaité voir les visages de ces victimes, mais aussi comment se fait la prise en charge médicale.
Pour l’une des rares fois, l’on a vu une solidarité constituée autour de ces victimes. Des dons de sang, des aliments, des soutiens multiformes ont été organisés çà et là sans oublier des prières dans divers lieux de culte. Bientôt une semaine après ce drame, le public veut maintenant savoir ce qui s’est passé. Comment en est-on arrivé là ? Pouvait-on éviter cet accident ? Qui est responsable de quoi ? C’est pour répondre à toutes ces questions que trois enquêtes sont ouvertes en ce moment. Il y a tout d’abord une enquête judiciaire contre inconnu pour homicide involontaire.
En ce moment, l’on est au stade de l’enquête préliminaire. Mais il y a une autre enquête interne à Camrail pour comprendre ce qui s’est passé sur le plan technique. Enfin, le président de la République vient de créer une commission d’enquête présidée par le Premier ministre, pour entre autres, établir les responsabilités. Cette commission a un délai de 30 jours pour rendre sa copie. Seulement, cette copie est destinée au Président de la République. A son tour, va-t-il la communiquer aux Camerounais qui ont aussi droit à l’information ?
Pour l’instant, il est difficile de le savoir. Pour plusieurs spécialistes, ces enquêtes sont toutes différentes à la fois dans la forme et dans le fond. L’enquête judicaire vise à savoir qui est responsable de ce drame aux yeux de la loi. L’enquête menée par Camrail est essentiellement technique, question de comprendre s’il y a eu une défaillance ou non et surtout à quel niveau.
La commission Yang est plus administrative. Puisque dans ses missions, elle doit aussi faire des propositions pour qu’un tel drame ne survienne plus chez nous. Le Jour zoom dans ce présent dossier sur ces enquêtes.