Que veut démontrer M. Alain FOKA ?
Sauf erreur de notre part, il fait l'apologie des dictatures qui, selon lui, permettraient de faire des économies à grande échelle puisqu'on peut s'y passer de démocratie . Cette réflexion nous semble très discutable.
Elle ressemble à un propos marketing pour faire un trou dans les portefeuilles des juntes actuellement au pouvoir dans plusieurs pays d'Afrique de l'ouest, chez qui le rejet de la démocratie, et notamment des élections, est assumé sans aucun complexe. Peut-être que M. Alain FOKA ignore que l'élection politique, quand elle remplit sa fonction d'évaluation et de sanctions, est un ingrédient nécessaire à la reddition des comptes sans laquelle, l'argent des économies tirées de la suspension des élections, pourrait davantage servir les membres des juntes, leurs familles , la corruption politique, qu'à construire des écoles, des hôpitaux etc...
On se souviendra que M. Alain FOKA avait véhément défendu les fraudes électorales grossières d'Ali Bongo, son ami, au Gabon en 2016. Et par ricochet soutenu la barbarie contre Jean PING. En 2018, lors du scrutin présidentiel Camerounais, il s'était prêté à un jeu équivoque avec le régime BIYA en tentant, lui le vieux journaliste, d'organiser un débat radiophonique sur RFI entre tous les candidats de l'opposition et Famé NDONGO, le représentant du candidat Paul BIYA.
Ce qui, est tout simplement inacceptable.
En effet , c'était simplement faire la courte échelle au candidat Paul BIYA. Monsieur Jacques FAME NDONGO, son représentant dans ce débat, n'était pas candidat à ce scrutin. Les thèses que M. Alain FOKA défend sur les élections en Afrique, et plus généralement sur la démocratie qui, selon lui, semble être une aliénation politique pour les Africains, sont curieuses, même si évidemment elles plaisent aux putschistes qui rêvent, à travers le rejet ou la suppression de l'élection, s'éterniser au pouvoir un peu partout en Afrique.
Si c'est ça le panafricanisme, alors ça interroge . Si c'est ça le nouveau projet panafricain de M. Alain FOKA pour l'Afrique, il est possible qu'il se heurte à des opinions dissidentes fortes et engagées pour la démocratisation effective de l'Afrique.
Ce discours qui consiste à fabriquer des justifications Intellectuelles pour conforter les régimes autoritaires africains dans leur refus de faire les efforts nécessaires à leur modernisation polique, semble contre-productif pour les peuples Africains qui demandent que leur souveraineté dans le libre choix de leurs dirigeants soit enfin respectée ; que leurs dirigeants, librement choisis, se sentent tenus de leur rendre compte de leur gestion; que la gouvernance publique obéissent chez eux, comme dans les sociétés démocratiques, à des règles de transparence. Or dans le type de régimes qui transparaît de la posture de M. Alain FOKA, ces exigences sont plutôt considérées comme insurrectionistes.
Si M.Alain FOKA dénonçait plutôt la qualité des élections et leur travestissement par les régimes autoritaires africains, et plaidait pour que la vraie fonction politique de celles-ci soit rétablie au travers de réformes démocratiques qui font cruellement défaut dans de nombreux pays africains aujourd'hui, nous n'aurions aucune objection à faire.
Malheureusement, il milite pour le renforcement de systèmes autoritaires.
M. Alain FOKA ne prend pas assez en compte que le coût des élections ne saurait être calculé simplement à partir des sommes dépensées. Le coût des élections doit d'abord prendre en compte les problèmes politiques que celles-ci résolvent. Et pour cela, leur organisation doit veiller à leur garantir au préalable toute leur fonction politique. La fonction politique des élections ne peut se manifester que si celles ci son justes, transparentes, et libres. Autrement dit, démocratiques.