Un cadre de Ngaoundéré exige le respect de la part du ministre Nganou des Travaux Publics

La route Ngaoundéré-Garoua est dans un état de délabrement total depuis plus de dix ans. Pour parcourir les 254 km qui séparent ces deux grandes villes du Grand-Nord, il faut en moyenne entre 9 et 10 heures. Oui, vous avez bien lu. 9 à 10 heures pour un trajet qui devrait prendre bien moins de temps.

Les accidents et décès liés à l’état pitoyable de cette route ne se comptent plus. Chaque jour, les habitants du Grand-Nord vivent ce cauchemar, dénonçant, pleurant et criant leur désespoir. Mais leurs appels sont restés lettre morte. Leurs voix se sont perdues dans l’indifférence.

Il y a deux ans, le chef de l’État a promis le lancement effectif des travaux de restauration de cette route cruciale pour le développement du Grand-Nord. Pourtant, aujourd'hui, rien n’a changé. À part quelques bricolages de dernière minute qui ne règlent rien à long terme.

M. le Ministre, comment pouvez-vous expliquer cela ? Comment justifiez-vous que, malgré l’état déplorable de la Nationale 1 (Ngaoundéré-Garoua), vous ayez choisi de prioriser la Nationale 5 (Douala-Bafoussam) ? Une route dont l'état de dégradation est bien plus récent que celui de la Ngaoundéré-Garoua. Vous avez su agir vite et efficacement sur cet axe, et les résultats sont visibles en quelques mois. Mais qu’en est-il du Grand-Nord ? Pourquoi nous laissez-vous dans l’ombre, avec une route qui continue de coûter des vies humaines et de gêner le développement de notre région ? N'y a t'il raison de croire que c'est un mépris ?

Ce mépris manifeste envers les populations du Grand-Nord, qui ont tant donné pour le renouveau est inacceptable. Pourquoi traiter ainsi des citoyens qui sont, pourtant, un pilier de la stabilité de ce pays ?

Le Grand-Nord n’est pas un réservoir électoral que l’on peut ignorer pendant des années, puis solliciter à la veille des élections. La donne a changé. Désormais, c’est du donnant-donnant. Vous ne pouvez pas venir récolter des voix sans honorer vos engagements. Vous devez d'abord remplir votre part du contrat en apportant des solutions durables aux problèmes qui nous frappent. Le temps du mépris est révolu. Si ce projet de route n’est pas finalisé à temps, il en va de votre crédibilité.

Avant de venir en campagne, assurez-vous d’avoir fait votre travail. Le Grand-Nord n’acceptera plus d’être pris en otage pour des promesses en l’air. Nous exigeons des actes et non des discours vides.