Un cadre musulman invite les Imams à ne pas soutenir la candidature de Paul Biya

Il est impératif aujourd’hui que vous fassiez preuve de courage politique, non pas par un engagement partisan, mais en portant la voix de la justice, de l’unité et de la vérité dans notre société. Votre rôle va au-delà de la mosquée; il s’étend à la nation. Votre autorité spirituelle et votre sagesse doivent guider notre peuple vers un avenir où la justice, la solidarité, le bien-être et le respect mutuel transcendent les divisions politiques et sociales.

Le respect ne se mérite pas par l’acquiescement systématique ou la soumission aveugle, mais par la dignité, la sincérité et le courage dont on fait preuve au quotidien. Être respecté ne réside pas dans l’aptitude à dire “oui” à tout, à se conformer à l’attente d’autrui, mais dans la capacité à affirmer sa propre vérité, à rester fidèle à ses principes, même lorsque ceux-ci sont mis à l’épreuve. Le véritable respect émerge de l’intégrité, de la transparence et de la force intérieure : celui qui est digne ne s’efforce pas de plaire, mais de rester authentique, même face à l’adversité. Ce respect se construit sur des fondations solides, celles de l’honnêteté intellectuelle et du courage moral. C’est pourquoi il ne faut pas chercher à être respecté par l’adulation ou la complaisance, mais par le courage de se tenir debout dans sa vérité.

En parallèle, il convient de saluer l’Église catholique pour son engagement exemplaire en matière de courage et de vision. Sa capacité à affronter les défis de notre temps avec une foi indéfectible et une conscience sociale aiguisée est une leçon pour tous.

L’Église, par sa constante prise de position pour le bien-être du peuple et la justice sociale, incarne la grandeur d’une institution guidée par des principes universels de justice et de paix. Que ces exemples nous inspirent à œuvrer ensemble, dans la complémentarité de nos engagements religieux, pour un Cameroun plus juste, plus uni et plus éclairé.