Les soldats de première classe Abdoulaye Oumarou et Aba Sadou devaient aller toucher leurs salaires à Mora.
Par manque de véhicules pour les soldats dans nos postes du front de guerre, ils marchaient à pieds sur le dangereux tronçon de chemin reliant leur poste de Wambaché sur la frontière nigériane à la route nationale, d'où ils comptaient prendre une «occasion» pour Mora. La tronçon est bien connue comme infestée par les terroristes de Boko Haram.
Et nos deux vaillants soldats sont justement tombés dans une embuscade de Boko Haram. Abdoulaye Oumarou a été tué sur le lieu de l'attaque, les terroristes laissant Aba Sadou pour mort. Heureusement que Aba Sadou est seulement très gravement blessé et n'est pas mort au moment où nous écrivons ces lignes.
Nos soldats se battent seuls en brousse, alors que les officiers confisquent leur matériel de guerre comme les véhicules pour eux-mêmes et leur protection personnelle dans les villes de l'arrière loin du front de guerre. Même la solde insignifiante de 34 000 francs Cfa chacun que ces deux soldats allaient chercher à toucher à Mora, ils devaient encore revenir cotiser entre 15 000 et 10 000 chacun pour leur nutrition, parce que les officiers détournent systématiquement les fonds affectés pour leur nutrition.
Nos soldats sont livrés à des dangers inutiles, qui leur sont imposés par leurs méchants et criminels officiers de commandement