Il s'agit d'une alerte publiée en tribune ce mercredi par le journaliste politique en exile, Boris Bertolt. Dans ce qu'il appelle "Scoop de la matinale de mercredi", le lanceur d'alertes vivant en France révèle comment Ferdinand Ngoh Ngoh veut écouter tout le monde à la présidence, le couple présidentiel et le DCC de Paul Biya y compris, à travers un projet dit "reprise en mains des réseaux des TIC de la présidence de la République par la direction de l’informatique". Ci-dessous, les révélations de Boris Bertolt.
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"C’est inédit dans l’histoire du fonctionnement des institutions de la République. Un acte qui augure au cas où il est mis en application un prochain scandale des écoutes téléphoniques. En effet, dans une correspondance signée le 1er mars 2022, Ferdinand Ngoh Ngoh, le tout puissant secrétaire général de la présidence de la République, ministre du ciel, de la terre et des mers décide de la «reprise en mains des réseaux des TIC de la présidence de la République par la direction de l’informatique». Cette direction de l’informatique dépend du secrétariat général de la présidence de la République. C’est-à-dire de Ferdinand Ngoh Ngoh.
La correspondance est adressée au directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo, au directeur de la sécurité présidentielle, le général Ivo Descencio, au chef d’Etat-major particulier de la présidence de la République, au commandant de la garde présidentielle, Raymond Beko’o Abondo, à l’intendant principal de la présidence de la République, et aux conseillers techniques chef des structures internes du secrétariat général de la présidence de la République. Le ministre du ciel, de la terre et des mers affirme avoir reçu l’ordre de Paul Biya. Ainsi, « la direction de l’informatique est chargée de prendre toutes les dispositions utiles et nécessaires au fonctionnement et à la sécurisation des réseaux informatiques et de télécommunication de la présidence de la République » peut-on lire sur la note. Les techniciens de CAMTEL sont renvoyés à leur administration d’origine.
Le ministre du ciel, de la terre et des mers se veut encore plus précis. Il écrit : «les dispositions nécessaires et urgentes doivent être prises pour rétrocéder à la direction de l’informatique qui est sous son contrôle les différents codes informatiques et autres éléments nécessaires au bon fonctionnement des réseaux». C’est-à-dire les codes informatiques de la garde présidentielle, de la sécurité présidentielle doivent être remis à Ferdinand Ngoh Ngoh.
Ce contrôle sur le réseau des TIC de la présidence de la République permettra au ministre du ciel, de la terre et des mers d’avoir accès à toutes les communications (mails, téléphones, recherche sur Google) effectuées par le personnel de la présidence de République. Y compris celles de Paul et Chantal Biya.
Pas certain que le général Ivo Descencio, patron de la direction de la sécurité présidentielle ou encore Beko’o Abondo, commandant de la garde présidentielle obéissent à cette instruction. Ces deux hauts responsables de la sécurité de Paul Biya ne cachent plus leur animosité à l’égard de Ferdinand Ngoh Ngoh. Ivo Descencio sait par exemple que le ministre du ciel, de la terre et des mers a manœuvré sans succès pour qu’il soit chassé du palais par Paul Biya. La défiance entre Beko’o Abondo et Ferdinand Ngo’o Ngo’o est connue au Palais. Le patron de la garde présidentielle n’hésite pas à confier en privé qu’il ne reçoit directement les instructions que d’une seule personne : Paul Biya.
N’empêche que cette décision de Ferdinand Ngoh Ngoh constitue une nouvelle preuve de sa stratégie de faire main basse sur l’ensemble des institutions de la République".