Une Bamiléké raconte sa vie à New-Bell pendant la guerre civile

Quartier New Bell Jpg Vue partielle du quartier New-Bell Douala

Thu, 19 Oct 2017 Source: ODETTE NGAMEN

Okay, en digne fille du Quartier Bangangté de New-Bell Douala, ancienne élève de l'École Principale New-Bell Bamiléké, je vais corriger certains points: Ernest Ouandié avait habité le Quartier Bangangté annexe. Je me souviens très bien de sa maison. Il était un Maitre à l'École New-Bell Bamiléké, du temps de mes aînés, avant que j'y sois admise au CP. On parlait de lui. De son engagement dans l'UPC.

J'ai une très bonne mémoire des choses de mon enfance, même quand j'avais 4 ans. New-Bell était un ensemble de quartiers ou les gens habitaient par Villages et tribus: Konmondo avec les Bassas, Mbam Ewondos avec son extension le Quartier Boulou, les quartiers Bamilékés, le quartier Haoussa, Kassalafam, Nkololoun, Nkolmitat étaient mixtes( Bamilékés et Ewondos + Boulous, Km5, et le Cimetière. Pas de zones nylon et industrielles.

Le Quartier Congo en face du Camp des gendarmes de Mboppi, en face du célèbre Lycée des jeunes filles de New-Bell ou avait fréquenté Jeanne Irène Biya, était habité par beaucoup de Bamiléké et de Banyanguis( Anglophones du Sud-Ouest).

Ces quartiers ont été souvent quadrillés, passer au peigne fin des 3h du matin par des militaires balafrés comme Tombalbaye venus du Tchad. Les "Mafis" . Ils ne parlaient pas le français. Leurs fusils avaient la baïonnette qu' ils enfonçaient sous les lits pour déloger ceux qui s'y cachaient.

Les camions chargeaient les suspects et certains étaient refoulés dans leurs Villages d'origine dans l'Ouest, sûrement en vue du génocide.

Les noms etaient sur les poteaux électriques avec les photos, avec les mentions : "recherché pour crime" "cet homme est dangereux"... Le grand incendie du quartier Congo un dimanche après-midi qui ravagea tout un bloc bordé par 4 rues sur lesquelles les militaires étaient installés avec ordre de tirer sur tous ceux qui tentent de sortir du quartier en flammes fut l'apothéose des crimes envers la population de New-Bell Douala.

Mais l'Armée de la Liberation de l'UPC sortaient à la tombée de la nuit et punissait les traitres( figons). Que de meurtres de gens importants dans les quartiers. Découpés. Leur signe était le marteau et une botte. Nous, on courait partout, voir les corps, nous réfugier dans les premières maisons des que "ça bardait". Même un pneu éclaté faisait fuir les gens.

Auteur: ODETTE NGAMEN