Je ne sais vraiment pas si je dois écrire cette lettre, car l'année qui s'achève a vu, comme toutes les autres années écoulées, de bonnes et de mauvaises choses. Il est vrai, et chacun peut le vérifier, on ne retient souvent que les mauvaises choses. C'est peut-être parce que les bonnes choses se font rares! Alors je vais essayer de me souvenir de ces bonnes choses qui nous sont arrivées et remercier certains de ces faiseurs d'histoire, de notre histoire.
Merci aux Lionnes Indomptables, merci d'avoir permis à votre Président Barthélémy d'avoir la jeunesse attitude, en faisant des selfies, (ces photos à la mode) avec vous. Ce fut l'occasion de voir la salutation révérencielle la plus burlesque. Votre défaite en finale nous épargné un slogan présidentiel qu'on voulait remettre en place avant le J.T. De la CRTV. Il aurait été «Un seul mot, comme d'habitude, continuons, car je serai toujours avec vous jusqu'en 2035».
Merci à toi Bolloré pour la centaine de morts et les centaines de blessés. Toi le vrai esclavagiste, colonialiste, arrogant impérialiste et méprisant capitaliste, premier ambassadeur de la honteuse françafrique, toi qui ne seras jamais inquiété, ni poursuivi dans tes responsabilités dans le tragique accident du 21 octobre de Eséka, merci de nous rappeler que le Cameroun et l'Afrique ne sont que vos vaches à lait. Tu aurais pu convaincre et persuader à coup de millions de CFA tes sbires, d'aller faire un tour dans les hôpitaux, faire des gestes symboliques. Tes camarades de la téléphonie, Orange et ceux des brasseries Guinness ou encore les PMUC, font au moins semblant de faire des gestes publicitaires, ce qui est néanmoins aussi insultant. Qui va vous faire quoi?
Merci pour le faste de ces 34 ans au pouvoir cher Barthélémy. Non c'est des jaloux et des aigris qui osent trouver que c'est trop long. Ils devraient faire attention, car ils n'ont qu'à regarder ce qui arrive à ceux qui te le reprochent, comme François Hollande, ce Président de la France qui n'ose même pas se représenter pour un second mandat. Tu lui avais pourtant bien dit « Pas qui veut, mais qui peut ». Voilà alors, qu'il parle encore n'est-ce pas? Mais là où je te remercie vraiment, c'est ton humilité lors de la dernière fête du 20 Mai, quand ton carrosse présidentiel est tombé en panne. Tu as montré que même tes voitures tombent en panne.....sèche.
Merci de faire peur à tout ton staff. Personne ne sait si tu te représenteras aux élections, si tu démissionneras, non, ni tes ministres, ni ton comité central politique; il paraît que même pas ceux des sectes secrètes, personne. Merci de faire trembler tes gens-là qui nous méprisent tant, et il faudrait que tu saches qu'ils justifient leur mépris en disant qu'ils tiennent de toi. Avouons que tu es quand même fort Barthélémy, tous sont éperviables et l'annexe de ton gouvernement que tu établis à Kodengui, cette terrible prison, fait peur.
Merci de tenir compte de la profondeur de cette lettre, je sais qu'on te la transmettra, et sache qu'il n'y a pas assez de place pour que je te dise tous les remerciements, les vrais, pas ceux que te chantent les Fameux Ndongo, Bakary et les autres doungourous qu'entourent.
Comme c'est la fin d'année, il y a aussi des vœux, ce que je souhaite que tu fasses pour nous.
Barthé, vrai de Dieu, je ne convoite pas ta place, t'inquiète pas. Cependant, nous souhaitons que ton long règne là même s'achève un peu. Nous sommes fatigués des moqueries au sujet de ta longévité présidentielle bien que démocratique à ta façon. Regarde ce qui se passe au Congo qui se veut démocratique, et t'as vu ce qui s'est passé au Gabon! Voudrais tu qu'après toi ce soit le ...déluge?
Pourrais-tu rétablir ou établir des conseils de ministres hebdomadaires? Tu habiterais le pays que tu gouvernes, et tu ne bloquerais plus la capitale des journées entières parce que tu dois la traverser à ta façon. S'il te plaît, arrête ou fais arrêter ce folklore de danses traditionnelles à Nsimalen pour t'acclamer, ainsi que les audiences que tu donnes à l'aéroport. Bref, fais un effort pour arrêter de nous faire honte. Et quand tu le feras, je pourrais t'adresser mes salutations distinguées.