Une panafricaniste déshabille publiquement le Camerounais Alain Foka

Alain Foka 1200x715 Alain Foka

Thu, 19 Jun 2025 Source: Farida Nabourema

La soi-disant Conférence MANSSAH, que vous avez voulu organiser du 26 au 28 juin à Lomé, n’avait rien d’un appel à l’unité africaine. C’était une manœuvre de diversion; un théâtre monté de toutes pièces pour blanchir un régime dictatorial, responsable de la mort de milliers de Togolais et du maintien d’un système de prédation coloniale depuis plus de 60 ans.

Vous parlez de « voix marginales » qui auraient tenté de saboter votre événement ? Non Alain Foka! Ce n’était pas quelques voix mais tout un peuple. Le peuple togolais, qui vous a vu arriver avec vos valises pleines de promesses creuses et de financements obscurs et qui a décidé de vous barrer la route parce qu’on ne dialogue pas avec la tyrannie: on la combat.

Vous vous réclamez du panafricanisme mais vous en êtes tout l’opposé. Le panafricanisme ne s’écrit pas avec les bourreaux des indépendances africaines. Il ne s’écrit pas avec ceux qui tuent, qui torturent, qui exploitent et martyrisent les peuples africains. Il s’écrit dans la résistance contre la tyrannie, dans l’insoumissionnet dans la justice. Et vous, monsieur Foka, vous avez choisi le camp du pouvoir, de l’argent et de la compromission. Votre amitié assumée avec la famille Gnassingbé est la preuve que vous n’êtes pas un homme de conviction, mais un homme d’intérêts.

Vous avez voulu faire de Lomé une vitrine pour votre carrière de retraité après avoir servi les colons pendant 30 ans. Mais vous en repartez avec une claque historique car les Togolais ne vous ont pas seulement rejeté, ils vous ont démasqué. Ce n’est pas la première fois qu’un intellectuel vend son âme au plus offrant. Mais c’est la première fois que le peuple, en bloc, dit non. Non à l’instrumentalisation du panafricanisme. Non à la complicité avec la dictature. Non à la trahison des luttes de libération.

Nous continuerons, les 26, 27 et 28 juin, à nous mobiliser. Non pour répondre à votre mascarade, mais pour poursuivre notre combat: celui pour un Togo libre, digne et débarrassé de ceux qui, comme vous, pensent que le silence des peuples est à vendre. Un Togo qui sera libéré de 60 années de dictature et plus d’un siècle de domination coloniale. Vos collègues coursiers de la domination Francafricaine que sont les Gnassingné et leur clan seront chassés.

Vous avez déclaré assumer votre amitié avec la famille Gnassingbé, depuis le père jusqu’au fils. Eh bien, nous Togolais aussi assumons avec la même clarté notre inimitié envers vous. Car les amis de nos bourreaux, de ceux qui ont tué nos parents, torturé nos frères, et piétiné notre dignité, ne peuvent être nos alliés: ils sont nos ennemis déclarés. Et nous les combattrons avec la même détermination que nous combattons ceux qu’ils défendent.

Vous avez annulé votre conférence MANSSAH parce que le peuple togolais vous a donné rendez-vous aux mêmes dates ?

Mais si votre ambition était réellement de rassembler les peuples africains autour de l’idéal d’unité, pourquoi donc fuir ce même peuple ? Pourquoi redoutez-vous tant la voix des Togolais, sur cette terre même que vous avez choisie pour tenir votre événement ?

Vous annonciez vouloir faire converger 10 000 Africains à Lomé pour parler de panafricanisme. Très bien. Mais pourquoi alors refuser la présence du peuple togolais ? Est-ce parce que nous avons eu le courage de dévoiler vos accointances avec une dictature sanguinaire ? Est-ce parce que nous avons osé vous rappeler que le panafricanisme ne peut pas se bâtir sur les cadavres de nos martyrs ni avec l’argent d’un régime néocolonial qui saigne notre pays depuis des décennies ?

Vous êtes venu vendre un rêve frelaté, financé par les caisses publiques d’un peuple que vous avez ignoré. Vous pensiez pouvoir installer votre mascarade en paix, surfer sur des mots creux, faire du chiffre et du spectacle. Mais le peuple togolais vous a barré la route et ce n’est que justice.

Allez vendre vos services à un autre populiste en quête de légitimité. Mais sachez-le : vous ne reviendrez plus au Togo avec cette salade.

Notre pays n’est pas une marchandise et il n’est pas la propriété de vos amis les Gnassingbé. Et nous, Togolais dignes, refusons votre proxénétisme politique et votre fausse neutralité.

Je sais que vous m’avez bloquée sur les réseaux sociaux; ce n’est pas bien grave. Les vérités ne s’arrêtent pas aux filtres de vos comptes. Mon message vous parviendra parce qu’il porte la voix de milliers de Togolais debout.

Le panafricanisme n’est pas un commerce!

Auteur: Farida Nabourema