Dans un courrier adressé au Ministre de la Justice, Grade des Sceaux, et réceptionné le 30 janvier 2017, le cabinet NDUMU, TUSHAALE et Associés, représentant le grand-père de la fillette, indique que « le Rev. Prêtre a été trouvé par le public et la mère de la victime en flagrant délit de viol de ce dernier sur une mineure de 3 ans ».
Louis Robert ENGAMBA, le grand-père, dans la plainte déposée le 31 mai 2016, explique que, « en date du 29/05/2016, ma fille Mouamossi Jeanne et son enfant Annie Lydie ÉVINDE se rendent chez l’abbé ZE ONDOUA Martin pour une visite de courtoisie ».
« Y étant, poursuit-il, l’abbé Martin donne de l’argent à Mouamossi pour qu’elle achète des biscuits à son « amie » la fille de Mouamossi, la nommée ÉVINDE Annie Lydie. Ce temps permettra à l’abbé de porter ÉVINDE Annie dans sa chambre et d’accomplir sa salle besogne. »
Il poursuit en indiquant que, « de retour de la boutique, Mouamossi Jeanne voit l’abbé sortant de la chambre portant sa proie facile ».
Dans une note d’information destinée à sensibiliser l’opinion publique sur ce drame, l’ONG MANDELA center, à qui Louis Robert ENGAMBA, que Ebugnti a joint au téléphone, reconnaît avoir donné mandat, affirme « qu’en date du 29 mai 2016, la petite ÉVINDE Annie Lydie, âgée de 03 ans, […] élève à la prématernelle à l’école catholique d’Abang, […] s’est rendue dans son établissement scolaire pour la cérémonie de remise des bulletins de fin d’année ».
Elle précise que « l’enfant a été retenue pour quelques prestations scéniques » et « qu’après son annonce sur scène, elle était absente de la salle où plusieurs personnes ont affirmées avoir vu le prêtre ZE ONDOUA Martin la tenir par la main, au milieu de ses camarades, pour quitter la salle des cérémonies, en direction de ses appartements privés à la Procure. »
L’ONG affirme que, « une fois dirigée vers la chambre du prêtre, la foule a été obligée de défoncer la porte face à la résistance farouche de ce dernier, pour découvrir la petite fille dans un état d’inconscience, saignant abondamment au niveau de ses parties génitales. »
Dans le même document, MANDELA center affirme que le personnel médical de l’Hôpital régional d’Ebolowa « a clairement établi que la jeune Annie à subi d’intenses pénétrations tant vaginales qu’annales par le prêtre ZE ONDOUA Martin qui ont totalement endommagé sa voie fécale et son appareil génital ».
Citant le Certificat médical établi dans ledit Hôpital, l’ONG parle régulièrement de « pénétrations intenses ». La copie de ce document, remis par l’organisation non gouvernementale à Ebugnti, indique : « perforation de l’hymen probablement à la suite d’une pénétration vaginale. » La notion « intense » n’y figure donc pas.
Voilà trois versions complètement différentes, à la lisière de l’incohérence, de trois acteurs pourtant solidaires du seul et même drame. Une telle dissonance porte préjudice à la cause dans un fait qui est d’une gravité et d’une inhumanité indicibles.