Sera-t-il candidat ou non en 2025 pour un nouveau mandat à la tête du Cameroun ? C’est la question que se posent plusieurs camerounais.
Si les noms de ses potentiels dauphins ont été évoqués, Paul Biya lui-même, avec son silence légendaire, n’a pas encore fait de déclaration officielle sur les jours à venir de son mandat présidentiel.
Christian Ntimbane Bomo de la Société Civile des RÉCONCILIATEURS revient sur la question de l’alternance au Cameroun.
La rédaction de Camerounweb vous propose l’intégralité de son analyse.
ET SI ON REVENAIT PARLER DE NOTRE POLITIQUE INTÉRIEURE AVEC L’URGENTE QUESTION DE L’ALTERNANCE AU SOMMET DE L’ÉTAT.
Je trouve quelque chose d’assez curieux. Les camerounais ne semblent pas avoir pris conscience que la fin officielle de la présidence de Paul Biya c’est dans 03 ans et quelques mois.
En 2025, Paul ne sera plus à même de briguer un autre mandat. Il aura plus de 93 ans. En octobre 2025, il sera à 03 mois de ses 94 ans. Briguer un mandat à 94 ans serait du jamais vu dans ce monde.
On a vu les Présidents Robert Mugabe du Zimbabwe ou Caïd Esebsi de Tunisie, réputés être des hommes solides tenir à peine à partir de leur 90 ème année. C’est humain. À ces âges-là, on faiblit sérieusement. Paul Biya ne sera donc plus président de la République dans 03 ans et quelques mois. Tous ces appels à sa candidature en 2025 participent de la farce politique.
C’est d’ailleurs pourquoi, il serait conseillé au peuple camerounais et à toute notre classe politique de ne plus faire de Paul Biya un enjeu de pouvoir. Mais plutôt l’amener sagement à apporter au Cameroun ce qu’il a promis : la démocratie. La prospérité promise en 1983 étant devenue une impossibilité mathématique.
L’adoption d’un code électoral consensuel permettant au peuple camerounais d’élire un Président de la République qu’il s’est librement choisi sera le plus précieux héritage que l’homme Biya laissera au Cameroun qui lui a tout donné.
Car il faut bien le savoir, si le futur Président de la république n’est pas choisi par le peuple camerounais, il sera choisi dans les sphères et lobbies occidentaux.
Le choix du président par le peuple souverain, permet à celui- ci de ne devoir son élection qu’aux camerounais contrairement à un Président de la République choisi par les lobbies et sphères d’influences étrangères qui devra obéir à ceux qui l’ont mis là.
Lorsque le peuple a le pouvoir sur un président de la République, celui- ci fait uniquement la volonté de ce peuple. Le code électoral consensuel suivi des élections libres et transparentes est à cet égard LA GARANTIE DE L’INDÉPENDANCE DU CAMEROUN. Ça ne devrait donc plus être une affaire de l’opposition, mais de tous les camerounais. Tous bords politiques et sociaux confondus.
La seconde préoccupation après la nécessité de l’adoption d’un code électoral consensuel est l’impréparation visible du peuple camerounais à vivre une mutation politique majeure après plus de 60 ans de régimes post coloniaux Ahidjo- Biya.
Alors qu’on devrait déjà assister à un certain déploiement politique orienté vers la future alternance , on voit plutôt une sorte de morosité caractérisée dans la recherche de dynamiques alternatives. C’est comme si pour les camerounais, Paul Biya sera toujours là. Le risque de cette impréparation est que le pays pourra se retrouver avec un président- marionnette des occidentaux ou alors une personne dont on ne sait pas grand chose sur sa capacité à gouverner. Possiblement un aventurier.
C’est donc le moment de présenter aux camerounais les possibilités d’alternatives de 2025. Les futurs candidats de 2025 doivent déjà se présenter, afin de permettre au peuple de juger leur capacité à diriger le Cameroun dès maintenant. Au Sénégal ou au Tchad, les dynamiques Ousmane Sonko et Succès Masra son déjà en branle.
Ces leaders politiques sont devenus des alternatives claires pour leur pays. Ils ont démontré qu’ils peuvent mettre en place des véritables organisations de pouvoir dès qu’ils sont élus. Bref leur machine de pouvoir sont déjà élaborées. On sait déjà avec qui et comment ils pourront travailler.
Christian Ntimbane Bomo
Société Civile des RÉCONCILIATEURS.