Les dernières nominations au Conseil Constitutionnel montrent deux choses. Tout d’abord, il ne fait aucun doute que la fin de Biya est proche. Pendant 22 ans, cet homme qui vit le pouvoir, pense le pouvoir, n’existe que pour le pouvoir n’avait jamais pensé mettre en place le Conseil Constitutionnel car dans la tête des présidents fondateurs, ils sont irremplaçables. Biya qui met en place le Conseil Constitutionnel alors qu’il est candidat à une élection présidentielle qu’il est pourtant sûre de la remporter montre simplement qu’il envisage déjà son départ plutôt que prévu. Ou plus grave ceux qui sont autour de lui, ont pris conscience de l’urgence de mettre en place un dispositif pouvant leur permettre de contrôler le pouvoir à tout moment. Car nous sommes entrés dans la zone d’incertitude et voyant leur chef, ils ont peur de se faire surprendre. Car le chef aime le cafouillage il a toujours gouverné dans le cafouillage s’il met de l’ordre ça veut dire qu’il y’a un problème.
Deuxième chose. Biya est seul. Très seul. A la limite isolé. Il le sait. Même dans le RDPC il est isolé. Il se recroqueville lui sur un clan. En pleine crise anglophone qui entraîne la morts de milliers de compatriotes aussi bien civils que militaires, regardez la configuration de la République: Président du Sénat: un francophone; Président de l'Assemblée nationale: un francophone; Premier président de la Cour suprême : un francophone; Président du conseil constitutionnel: un francophone. Il faut que quelqu’un n’ait plus rien à perdre, pense jouer son va-tout pour prendre ce type de décisions.
La république est gérée aujourd’hui par Foumane Akame, patron de la magistrature au Cameroun depuis près de 20 ans, conseiller juridique du chef de l’Etat, nommé au Conseil Constitutionnel. Laurent Esso, surnommé le “ cœur du pays” ministre de la Justice, ami du chef de l’état, qui voit régulièrement Biya et qui a fait nommer sa partenaire avec laquelle il a trois enfants au Conseil Conseil Constitutionnel, Florence Arey. Edgard Alain Mebe Ngo’o, celui qui rêve remplacer Biya chaque matin en se brossant. L’intouchable. Le ministre le plus riche de toute l’histoire du Cameroun. Ancien Directeur du cabinet civil, patron de la police, ministre de La Défense, aujourd’hui aux transports. Impliqué dans tous les scandales financiers majeurs. Sous enquêtes criminelles en France mais jamais inquiété. C’est à Mebe Ngo’o que Lekene Donfack doit sa place. La fille du professeur d’université ayant épousé le fils de “ bébé doc” il y’a quelques semaines. Mebe Ngo’o reste très puissant et attend simplement le jour de la gloire. A ces noms ajoutez: Martin Belinga Eboutou, René Emmanuel Sadi.
Avec Clément Atangana, originaire du Centre, membre du RDPC, ayant déjà trafiqué les PV des élections en 1997 pour maintenir Paul Biya au pouvoir, la boucle est bouclée. C’est un proche de Foumane Akame. C’est lui qui peut constater la vacance du pouvoir. C’est à dire même s’il ya vacances du pouvoir tant que Atangana n’a pas constaté aucun mécanisme de succession ne se met en place. Il peut donc prendre le temps que le Cartel lui demandera.
En vérité, le vieux Niat peut déjà aller se reposer en paix. Il ne goûtera jamais une seconde d’Etoudi. Les anglophones peuvent oublier qu’ils joueront un rôle en cas de vacances ou dans la lutte de succession. Nos frères du Nord sont au champs d’ailleurs ils le savent. En réalité APRÈS BIYA C’EST BIYA. LES CHOSES SONT DÉSORMAIS CLAIRES.