Manager, c’est aussi l’art d’assurer la sécurité juridique et financière d’une entité.
Dans cet ordre d’idées:
- comment a t-on pu imaginer une fin de contrat, à quelques mois de l’échéance de celui-ci, dans des conditions qui pourraient coûter à la Fecafoot, des dommages et intérêts dont la valeur, au regard de ses ressources, affecterait durablement son équilibre financier ?
- comment donc a t-on pu prendre ce risque, sans envisager de manière volontariste et ambitieuse, un gentlemen agreement, qui ferait l’économie d’une procédure judiciaire contentieuse, ruineuse ?
- comment le nouvel engagement contractuel avec One All Sport, théoriquement plus favorable, viendrait -il en réparation d’une brutalité managériale qui à coup sûr, coûtera à la Fecafoot de l’argent qui manquera à l’investissement dans le Football ?
- comment ne pas prendre la mesure d’une décision de justice intervenue, défavorable à la Fecafoot, qui pourrait laisser envisager une issue contentieuse au fond, qui aggraverait sa situation, pour engager avec Le Coq Sportif, une démarche amiable, toujours possible, qui épargnerait des mois, voire des années de procédure, donc des frais, pour une entité financièrement chétive comme la Fecafoot au regard des enjeux?
La vérité, c’est que pour négocier, concilier, convaincre, il faut mobiliser une autre forme d’intelligence, une autre dimension de la compétence, celle de la composition. Celle qui fait les grands hommes, les grands managers. À la place, on semble avoir préféré la ruse, le tout communicationnel, en réalité, le vent!
On opte pour la paresse intellectuelle et managériale, on opte pour la stratégie du clivage : inapte à convaincre, on coupe sa part de supporters et finalement l’essentiel de l’énergie qui aurait servi à construire, est investie pour démontrer à ceux qu’on n’a pas pris la peine de convaincre, qu’on a raison.
Cette démarche aurait du sens si en même temps, par un exercice de transparence, la Fecafoot vendait les avantages financiers du contrat avec One All Sport, lesquels justifiaient qu’on se débarrassât dans l’urgence de Le Coq Sportif.
La finalité de cette affaire, qui ressemble à un mauvais film chinois, c’est que One All Sport pourra très probablement vendre des maillots et donc gagner de l’argent. Le Coq Sportif obtiendra de la justice un pactole qu’elle n’aura pas beaucoup de mal à recouvrer, notamment au moyen d’une saisie-attribution de l’argent destiné à la Fecafoot, qui serait entre les mains de Fifa. Que ceux qui pensent donc que pour exécuter cette décision de justice, Le Coq Sportif devra traverser l’épreuve de la justice du tchoko du Cameroun se ravisent donc.
Le gros looser c’est évidemment la Fecafoot. Elle s’en sortira malmenée par la justice, traquée par les Huissiers de Justice ou Commissaires de Justice, endettée…
Et si finalement la coupe du monde pour le Cameroun, loin des enjeux sportifs se limitait au thriller judiciaro-mafieux entre un équipementier et un quidam qui veut faire des affaires en vendant des maillot…?
Et si la victoire finale promise à la coupe du monde se limitait au port du maillot d’un équipementier, lequel serait le seul ENJEU pour les dirigeants du football camerounais.
En effet, Perdre des milliards pour porter un autre maillot semble être désormais l’enjeu managérial crucial dans un des pays les plus pauvres de la planète.
Amedee Dimitri Touko Tom